Le bonheur est dans le pré, les recrutements aussi
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 19/02/2025 à 06:02
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Ce n’est pas parce que le monde bascule dans l’ère de l’intelligence artificielle que l’agriculture disparaît. Au Luxembourg, le secteur emploie ainsi 1.815 exploitants indépendants, 1.066 employés et offre chaque année près de 54.650 “journées travaillées” partagées entre coups de main des voisins et interventions de saisonniers rémunérés. « Mais comme bien des secteurs, nous sommes dans le dur question nouvelles embauches », reconnaît le directeur de la Chambre d’agriculture, Paul Marceul.
Et de la difficulté a germé une idée : pourquoi ne pas faire comme les autres activités “en tension” et organiser, avec l’ADEM, un Salon de l’emploi axé sur ces métiers de la terre et des animaux. Banco : cela se fera au Kirchberg (à l’European Convention Center) mercredi 26 février. « Une première pour laquelle 15 exploitations proposeront des contrats.»
Nature même de la profession oblige, ce sont les profils polyvalents qui sont les plus attendus. « Dans une ferme, dans une cave, il faut savoir tout faire. Et à défaut de savoir, vouloir progresser », poursuit Paul Marceul avant de lister quelques-uns des emplois ouverts à recrutement pour hommes ou femmes : soigneurs, mécaniciens, conducteurs d’engins, employés de traite, inséminateurs…
« Ici, pas de bullshit job ! »
Si la filière des éleveurs ou des cultivateurs luxembourgeois peut compter sur le Lycée technique agricole de Diekirch pour former de nouvelles générations, ce vivier ne suffit plus. « Et comme le nombre d’exploitations baissent lui aussi, cela ne permet pas la transmission naturelle du métier dans le cercle familial. »
Reste que le secteur primaire recrute. Et si ce ne sont pas les fermes, les vignerons ou les horticulteurs eux-mêmes, le ministère de l’Agriculture ou la Chambre cherchent eux aussi à étoffer leurs effectifs régulièrement. Avec cette fois des postes qui couvrent un large champ professionnel : ingénieur agronome, conseiller sécurité ou environnement, vétérinaire, économiste ou conseiller juridique, etc.
Au passage, Paul Marceul rappelle que si savoir parler Luxembourgeois est un plus dans le métier, ce n’est pas une condition indispensable. « Avec l’Allemand ou le Français, selon la région du territoire, on s’en sort largement. » Et puis même chose concernant les diplômes, utiles mais pas systématiquement primordiaux. « Comme d’autres secteurs, les chefs d’exploitations sont aussi attentifs aux soft skills, ces qualités que chacun a pu développer durant sa vie, ses études ou ses autres expériences professionnelles. »
Car, oui aussi, on peut rejoindre l’agriculture luxembourgeoise sans forcément être né-e bottes aux pieds et brin de paille dans la bouche. « D’ailleurs, j’invite tout le monde à s’interroger : “Suis-je vraiment bien à mon poste, devant ma chaîne, à mon bureau ? Est-ce qu’un métier qui a du sens ne me tente pas ? Retrouver l’authenticité, le rythme des saisons m’importe-t-il ? »
Car, au-delà de la dureté du labeur, les métiers agricoles ont un atout unique : Ici, pas de bullshit job ! Ce qu’un agriculteur fait c’est essentiel à la bonne marche de la société, résume Paul Marceul. On travaille pour alimenter chacun. On veille à la protection des sols, des paysages, de la biodiversité. » À l’heure où les métiers-passion se raréfient, voilà donc une filière qui en a plein ses étables, ses granges, ses caves.
Alors, tenté-e ? Le Jobday Agriculture est ouvert à tous et toutes.
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