Lara, 39 ans, a grandit en Lorraine. Et si pour elle, le Luxembourg s’est toujours révélé être un bon choix pour trouver un emploi lorsqu’elle était étudiante, elle n’imaginait pas faire carrière au Grand Duché. Lara, grande voyageuse, avait soif d’ailleurs, d’aventures, et bercées de grands idéaux, elle imaginait sa vie professionnelle ailleurs dans le monde, « mais pas ici », se souvient-elle.

Le Luxembourg donne sa chance à tous

Pourquoi ? Parce que durant ses études, et au cours de ses différentes expériences au Grand Duché, Lara n’avait pas aimé « la mentalité et l’ambiance » qui régnaient dans les entreprises luxembourgeoises. « J’avais l’impression à l’époque qu’en tant que français, nous étions ” à part “,  je trouvais que l’esprit était bien moins convivial et fraternel que dans les boîtes françaises, que les relations étaient moins franches, moins sympathiques », dit-elle.

Oui mais voilà : Lara a beau avoir un CV en béton, avoir travaillé pour de grands groupes à Paris, cette professionnelle de la communication reconnaît que le Luxembourg «­ donne sa chance à tout le monde, contrairement à la France où il y a des barrières infranchissables, et où l’on est mis dans des cases, où il faut avoir fait telle école pour intégrer telle entreprise ».

Et c’est précisément en partie pour cela qu’elle est « toujours revenue » au Grand Duché. D’abord, parce que les opportunités professionnelles lui paraissaient intéressantes pour son évolution de carrière au moment de son retour, ensuite, pour les salaires qui sont « très attractifs ».

Le double d’un salaire français

Après des années de « baroude », et parfois d’instabilité financière, c’est donc à Thionville qu’elle a posé ses valises, il y a 5 ans. La jeune femme, qui travaille dans la même entreprise depuis son retour est désormais propriétaire de son appartement, et malgré des charges mensuelles élevées, a un « bon niveau de vie », qu’elle n’aurait pas eu si elle avait persisté à travailler en France.

« Pour moi, financièrement travailler au Luxembourg est avantageux c’est indéniable. En tant que célibataire, les charges ne sont pas divisées par deux donc il est certain que si j’avais un salaire français, je vivrais dans la pauvreté », avoue celle qui a même accepté de détailler ses comptes.

Les à priori que Lara avait avant d'établir sa carrière se sont-ils envolés ? Rien n'est moins sûr. La jeune femme, qui ne remet pas en question les avantages qu'offre le pays, avoue se sentir souvent « tiraillée » entre sa volonté de repartir, et le confort dont elle bénéficie grâce à son salaire luxembourgeois. Pour justifier cet avis partagé elle évoque les trajets en voiture épuisants, « qui constituent le gros point noir malgré l'instauration du télétravail ».

Selon elle : "Le télétravail a permis à des milliers de frontaliers de retrouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, mais je regrette que de nombreux manageurs et patrons mettent parfois la pression sur les employés qui demandent à travailler de chez eux."

Celle qui s'imagine difficilement rester « 20 ans dans la même entreprise » craint d'ailleurs de faire « assez rapidement le tour du Luxembourg professionnellement ». Car s'il est vrai qu'il est facile de trouver un emploi au Grand Duché, le désavantage « c'est à l'inverse de ne plus avoir tellement de choix lorsque l'on est passé d'une structure à une autre », selon elle.

Partir ou rester, pour Lara, la question se pose continuellement : « mais le Luxembourg est une cage dorée dont il n'est pas aisé de sortir », conclut-elle.

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