La piste du jour de carence abandonnée
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 27/01/2025 à 08:01
Décidément, ces derniers jours, le Gouvernement luxembourgeois multiplient les signes d’apaisement dans le dialogue social. Ici, c’est le Premier ministre qui annonce la tenue régulière de tables rondes pour faire le point avec les partenaires sociaux. Là, ce sont les députés de la majorité CSV-DP qui tiennent à rassurer les syndicats sur leur « rôle central » dans la négociation des futures conventions collectives. Et maintenant, c’est Martine Deprez qui vient d’agiter un nouveau drapeau blanc.
Ainsi, au micro de RTL, la ministre de la Sécurité sociale a assuré que le Gouvernement n’avait pas l’intention de déposer de projet de loi imposant 1 ou plusieurs jours de carence aux salariés absents. Et cela même si la demande se (re)faisait pressante du côté patronal. Ainsi, la Fédération des artisans avait-elle mis cette suggestion dans ses vœux pour 2025… Un changement de cap gouvernemental qui n’avait rien d’évident il y a quelques mois encore.
Toutefois, la ministre entend bien voir ce qu’il est possible de faire pour mieux contrôler l’absentéisme qui irait crescendo ces dernières années. Et d’annoncer la constitution prochaine d’un groupe de travail sur cette thématique.
Deux exceptions
Le groupe serait constitué de représentants de la Caisse nationale de santé (CNS), du contrôle médical, de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et des syndicats. On saura d’ailleurs, mardi, si cette annonce convient à OGBL et LCGB ; les deux formations ayant l’intention de faire un point sur l’humeur du « front syndical » après la menace d’une grève générale lancée fin 2024.
Il y a plusieurs mois, une étude sur le coût de l’absentéisme sur l’économie luxembourgeoise avait évoqué le chiffre du milliard d’euros. Et régulièrement, les chefs d’entreprises déplorent un trop grand laxisme des autorités pour surveiller (et sanctionner) les travailleurs abusant des absences courtes et sans justification.
Si, sur la Grande Région, seuls l’Allemagne et le Luxembourg n’ont pas encore instauré de jour(s) de carence. Les employés de France et Belgique sont déjà habitués à ce dispositif qui les prive de salaire ou d’indemnité le ou les premiers jours d’absence pour maladie.
Du côté de l’Hexagone, ces derniers mois, les Premiers ministres successifs ont laissé entendre qu’ils comptaient notamment revenir sur la “tolérance” accordée aux fonctionnaires par rapport aux salariés du privé. Ainsi, le jour de carence ne s’applique que sur 1 journée dans l’administration française, contre 3 journées pour les autres actifs. Une réforme que le gouvernement Bayrou ne semble plus prêt à vouloir mener.
En Belgique, le 1er jour d’absence pour maladie est considéré comme jour de carence (non payé) pour les travailleurs sous contrats de moins de 14 jours. Pour les contrats plus longs, l’employeur prend généralement en charge l’indemnisation dès le 1er jour (ce système variant selon les conventions collectives et les secteurs d’activité).
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