Voilà bien le genre de record dont la construction luxembourgeoise se passerait volontiers : « C’est la  branche affichant le plus fort recul de l’emploi en 2024 », vient ainsi de valider le Statec. Le nombre important de faillites parmi les entreprises du secteur le laissait craindre, les chiffres relevés au fil des mois le confirme : sur l’année, le nombre de travailleurs en poste dans la construction a encore réduit de -5%. Soit quelque 3.000 contrats terminés en douze mois.

Sauf que cette année noire intervient après une année 2023 qui, déjà, n’avait pas été vraiment rose. Là, le secteur avait perdu 1% de ses personnels. Bref, la dégringolade continue hélas, malgré les diverses mesures de relance du marché lancées par le Gouvernement. Et pourtant…

Ainsi, il apparaît que la destruction de postes a ralenti à l’approche de 2025. Ainsi, au 4e trimestre, la réduction des effectifs n’aurait été “que” de -0,6%. Une tendance qui, selon le Statec, « s’observe aussi bien dans les travaux de construction spécialisés que dans la construction de bâtiments ».

Autre signe de possible éclaircie, alors que depuis 2022, le nombre de nouvelles embauches n’en finissait pas de diminuer dans la construction (logiquement), un nouvel élan se fait jour depuis mars 2024.  Au 2e trimestre de l’année, plus de 1.000 contrats de travail signés, 1.100 même au trimestre suivant. On saura bientôt si de la rentrée à la Saint Sylvestre, la tendance s’est poursuivie. Ce qui serait signe d’un regain d’activité.

Une grande inquiétude

À la vérité toutefois, cela ne suffit pas à créer une ambiance positive parmi les entrepreneurs du bâtiment au Grand-Duché. Leur moral serait même aussi bas que lors de la crise financière de 2009, note le Statec. Les perspectives envisagées seraient même plus sombres que lors de la pandémie Covid…

Ainsi, 60% des entreprises du bâtiment se plaignent encore aujourd’hui d’une demande trop faible. En 2022, ce ratio n’était encore que de 20%. Une crise de confiance d’autant plus notable que, depuis six mois, l’indice de confiance dans l’économie reprend au Luxembourg, tous secteurs confondus hormis la construction donc.

Le secrétaire général de la Fédération des Artisans, confirme ce climat morose dans ce secteur. La crise serait ainsi loin d’être terminée. « Mais on le rappelle toujours aux patrons en difficultés, il est plus facile de garder du personnel que d’en embaucher, mentionne Romain Schmit. En terme d’effectifs, certains ont atteint le seuil minimum malheureusement. Et dans la branche, on parle de plus en plus d’un chômage partiel à généraliser pour passer la dernière période de vaches maigres ». À suivre donc…

Pour sa part, la Fédération mise en priorité sur le déblocage de davantage de commandes publiques. De la part de l’État mais via les 100 communes du pays où les dossiers passent plus facilement par les rouages de la bureaucratie. « La rénovation d’une école ou de nouveaux carreaux pour la piscine couverte par exemple… »

 

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