Jeofrey Locarini a dépensé jusqu’à 500 € par mois pour être à la mode
Publié
par
Chrystelle Thevenot
le 31/03/2022 à 05:03
Jeofrey Locarini est originaire d’Hussigny-Godbrange, un village français situé à dix minutes de la frontière luxembourgeoise. BTS commerce international en poche, il débute sa carrière, comme compliance officer (agent administratif) au sein d’un service d’audit pour un grand groupe au Luxembourg : « Les premières années ont été plaisantes parce que j’ai beaucoup appris. Et puis, au fil du temps, j’ai ressenti une certaine lassitude » clarifie-t-il.
Il restera douze ans dans cette entreprise. Il reconnaît que ce fut une expérience enrichissante : « J’avais un bon salaire, des avantages, des primes. Mais, je crois que mon envie d’être indépendant, d’être mon propre chef a été plus fort que l’aspect financier » reconnaît-il avec le recul.
Jeofrey Locarini est arrivé au Luxembourg en 2008, il déposera sa démission sur le bureau de son responsable en 2020. Quelle idée avait-il en tête pour soudainement quitter cette vie confortable ?
500 euros par mois
Il est ce qu’on appelle dans le dialecte de la mode, une «fashion victim». Déjà dans son milieu professionnel, avec ses acolytes, c’était un sujet récurrent : « Avec mon style vestimentaire, je ne passais pas inaperçu. Je lis, j’écoute et j’observe tout ce qui concerne l’univers de la mode. Il m’arrivait parfois de conseiller, autour d’un café, mes collègues sur des choix vestimentaires » se rappelle-t-il.
Une passion qui a tout de même un prix ! C’est assez simple, son budget habillement, quand il travaillait au Luxembourg, s’élevait à 500 euros par mois : costumes, chemises, chaussures : « J’avoue que j’ai 80 paires de baskets. Mes armoires sont pleines à craquer de vêtements. Du costard au jogging de sport, il ne me manque rien » s’amuse-t-il.
Impossible de s’installer au Luxembourg
En 2020, il a donc tout plaqué au Luxembourg pour se consacrer à sa vocation première : le prêt-à-porter. Il ouvrira, en octobre 2020, son magasin de vêtements pour hommes nommé “Retro Supply” « J’avoue que j’y pensais depuis cinq ans. J’ai réussi à faire des économies grâce à mon salaire au Luxembourg. Je n’ai pas eu de mal à trouver une banque pour me suivre ».
Pourquoi a-t-il choisi d’installer sa boutique de 62 m2 en centre ville de Thionville ? « J’ai tenté de m’installer au Luxembourg mais le loyer pour un bail commercial est inabordable. Le centre de ville de Thionville est en plein renouveau, ça me semblait une évidence ».
Sa boutique ferme rapidement
Mais voilà, le timing pour le lancement de sa nouvelle collection a connu quelques retards à cause de la crise sanitaire de mars 2020. « J’ai ouvert en octobre ; quelques semaines plus tard, j’ai du fermer suite au confinement total imposé par le gouvernement en France ». Un coup dur pour ce jeune chef d’entreprise : « L’Etat a proposé des aides financières durant cette période. J’avoue que ce fut une bouffée d’oxygène. Je n’ai jamais baissé les bras » confie-t-il.
Est-ce que désormais les affaires marchent pour cet ex-frontalier français ? Dans sa boutique pour hommes tendance Streetwear, Jeofrey Locarini compte près de 300 références. Des prix variant entre 25 euros à 60 euros pour un tshirt, de 59 euros à 120 euros pour un pantalon et enfin de 79 euros à 590 euros pour une paire de chaussures : « Depuis quelques mois, je suis fier de voir que mon chiffre d’affaires est au rendez-vous. Je ne regrette rien »
Son petit plus ? Il prodigue quelques conseils de bon sens esthétique à ses clients. Selon lui, un homme élégant : « Ce n’est pas forcément des vêtements de marque mais avant tout des matières de qualité et des coupes adaptées à la morphologie ». Rien de plus !
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