Irina, surdiplômée : « Sans enfants, tu te réalises pleinement dans ton travail »
Publié
par
Chrystelle Thevenot
le 29/04/2021 à 11:04
10 commentaires
Irina, 40 ans est manager depuis cinq ans dans une institution au Luxembourg. Elle gagne près de 5 000 euros net par mois sans compter les avantages en nature accordés par son employeur.
Elle s’est donnée les moyens de réussir
Surdiplômée, cette jeune cadre a passé près de huit ans à étudier sur les bancs de l’école puis de la faculté pour se construire une vie professionnelle « épanouie et enrichissante ». Et pour réussir, elle s’est donnée les moyens de quitter l’Allemagne pour vivre et travailler au Luxembourg. « En Allemagne, les études durent longtemps. Quand une femme est diplômée à 28 ou 30 ans, le temps de se stabiliser professionnellement elle a déjà 35 ou 40 ans.»
Bien dans sa vie, sans enfants, bizarre ?
Elle a des convictions et des idées bien arrêtées sur la question de la maternité. Un sujet qui revient souvent « sur le tapis », lors des déjeuners avec ses collègues en majorité françaises, qui en pause discutent « enfants, garde, crèches, courses pour faire les devoirs…» confirme Irina. Et puis vient la sempiternelle question : « Au fait, tu n’as toujours pas d’enfant, toi. C’est dommage si tout va bien dans ta vie ».
« Dommage », ça dépend pour qui ? Selon Irina, le bonheur d’une vie riche ne passe pas forcément par le fait d’avoir des enfants. Bien au contraire. « Le système français où les mères vont chercher leurs enfants à la crèche à 18 heures est frustrant, et ne permet pas, à leurs yeux, de se réaliser pleinement, ni dans le travail, ni en famille » tient-elle à rappeler avec une légère pointe de sarcasme.
« Jamais rêvé d’être enceinte »
Selon une enquête : une Allemande sur cinq n’aura jamais d’enfants, avec un pic impressionnant de 40 % chez les surdiplômées. Emblématique d’une génération qui fait de l’indépendance sa priorité, Irina fait partie de ces femmes qui n’ont « jamais rêvé d’être enceinte, contrairement à certaines de mes copines ».
« Papa, maman et les enfants »…et les autres ?
Ce poids sociétal enlevé de sa vie, ce conformisme désuet « papa, maman et les enfants » ôté de son champs de vision, Irina voit sa vie finalement « très excitante ».
Elle ne parle d’ailleurs que d’avantages. Pour son employeur, tout d’abord : « Pas de congés maternité à prévoir. Les vacances scolaires, je ne connais pas non plus ». Durant la crise sanitaire, « Pas de congés pour raisons familiales à prévoir » tâcle-t-elle.
Etre heureuse, sans enfants, c’est possible. C’est d’ailleurs une réalité puisque beaucoup d’Allemandes boudent la maternité : 22 % des 40-44 ans (et 20 % des 44-48 ans) n’ont pas d’enfants, contre seulement 9 % chez la génération des 69/79 ans.
Elle est ambitieuse et a fait de sa carrière professionnelle, une priorité : « Celles qui veulent réussir au Luxembourg doivent énormément travailler. Sans enfants, c’est mieux ».
Elle lâche avec humour suivre les traces de la chancelière Angela Merkel, « mère » de l’Allemagne, mariée, sans enfants : « Si ne pas devenir mère est un choix, le devenir en est un aussi » !
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peavy
A la lecture, j'ai vraiment l'impression qu'elle cherche à se justifier de ne pas avoir d'enfants en usant de superlatifs pour qualifier sa vie actuelle. Tant pis si elle ne veut pas connaître ce bonheur, mais si elle est heureuse comme cela pour le moment.
freakdedansfreakdehors
Super cette femme, franchement Bravo.
ficanas
Surtout qu'il y avait d'autres moyens de se donner corps et âmes a son employeur, et ça sans besoins de faire tant d'études ?
Thilau 57
...Elle a tout compris la teutone! Feminisme c'est la théorie, lesbianisme c'est la pratique. Vive les LGBT! ;-)
consulting
heureusement que ses parents ne pensaient pas comme elle !
Haliben
Oui, on effet les enfants peuvent constituer un "frein" lorsqu'on veut se donner corps et âme à son employeur. Mais dans ce cas là même la vie de famille l'est ! Chacun ses priorités dans la vie ( et ce n'est pas que l'avis des "françaises" Fräulein ?)
Haliben
C'est tout à fait ça !
roudeleiw
Un peu rétrograde comme raisonnement. Cela veut dire que seul la femme devrait s'occuper des enfants? Pourquoi ne pas plutôt trouver un papa poule qui s'occuperait des enfants pendant qu'elle continue sa carrière et assure les revenus de la famille.
Sylts5772
On a plutôt l'impression qu'elle cherche à prendre une revanche sur les femmes qui ont choisi d'avoir une carrière ET des enfants ! Son témoignage manque d'humilité. Et si pour elle, être 100 % disponible pour son employeur est le plus important, tant mieux pour elle.
auditator
Mouaif ... sans tacler la belle, à 40 ans et 5 000 net par mois, je connais des mères de familles qui font mieux ... :-)
Sans rancune.