Disons-le tout de suite : contrairement aux idées reçues, la France n’est pas le pays européen le plus généreux en matière d’allocations chômage. Tordant le cou à cette fausse croyance, la dernière étude de l’Unédic placerait même l’Hexagone en queue de peloton de la quinzaine d’États de l’Union européenne étudiée pour l’occasion.

Le mode de calcul

Afin de dresser un tableau comparatif fidèle, tenant compte des particularismes propres à chaque pays quant à l’octroi des allocations chômage, l’Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unédic) s’est basée sur le salaire journalier de référence (SJR) ; étudiant à combien pouvait se monter en moyenne l’indemnité chômage par rapport à celui-ci.

Pour rappel, le salaire journalier de référence est déterminé en fonction des rémunérations perçues sur une période de référence. En clair, il se calcule en prenant en compte tous les salaires bruts pour lesquels le salarié a cotisé à l’assurance chômage (salaires de base mais aussi ses éventuelles primes et gratifications reçues) et ce, pendant une période donnée.

 

Le Luxembourg propose les indemnités les plus importantes

Dans la Grande Région, c’est le Grand-Duché qui arrive en tête, et de loin, de ce classement des pays les plus généreux dans ce domaine. Avec une assurance chômage assurant en moyenne 80 % du salaire journalier moyen, le Luxembourg se classe deuxième en Europe, juste après le Danemark, caracolant en tête avec 90 %.

Derrière, on trouve la Belgique, avec 65 %, l’Allemagne (60 %) et enfin la France avec des indemnités de chômage qui s’élèvent en moyenne à seulement 57 % du SJR. Loin des idées reçues, avec ce mode de calcul, l’Hexagone se retrouve en réalité parmi les plus États les moins généreux d’Europe d’après l’Unédic.

 

La France fait mieux sur l’indemnité maximale

Bonnet d’âme en ce qui concerne le montant d’indemnisation, la France se rattrape heureusement sur le plafond maximal de l’allocation mensuelle, avec 7 816 euros par mois (même si l’Unédic précise que très peu de personnes en recherche d’emploi touchent cette somme : elles ne représentent pas plus de 0,05 % sur la totalité des chômeurs indemnisés).

C’est mieux qu’au Luxembourgce plafond est fixé à 6 427 euros, soit 2,5 fois le salaire social minimum (à partir du 1er septembre 2023). En Allemagne, ce montant maximal ne dépasse pas les 2 461 euros (classe d’impôt 2 – ce montant est différent pour les autres classes), quand en Belgique, il est de 2 102,36 euros (les 3 premiers mois) pour 2023.

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Quid de la durée d’indemnisation ?

Sur ce dernier critère, c’est cette fois le Plat Pays qui se distingue avec une durée d’indemnisation pour toucher ses allocations chômage qui est en principe illimitée ! L’Unédic précise ainsi qu’en Belgique « après une période maximale de 48 mois durant laquelle le montant de l’allocation est dégressif, le demandeur d’emploi perçoit une allocation forfaitaire pour une durée en principe illimitée ».

Forcément, le pays se place loin devant la France (indemnisant ses chômeurs entre 6 et 36 mois en fonction, notamment, de leur âge), l’Allemagne (entre 6 et 24 mois) et le Luxembourg limitant, lui, la période d’indemnisation à douze mois.

 

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