Décidément, l’actualité sociale s’agite au Grand-Duché. Quand ce n’est pas de réforme des retraites dont il est question, c’est la question du devenir des conventions collectives qui agite les discussions (jusqu’à la rupture…). Mais comme si ces deux fronts ne suffisaient déjà pas à mettre en ébullition les partenaires sociaux et la société, voilà le ministre du Travail qui vient souffler sur les braises. Ainsi, vendredi au sortir du conseil de gouvernement, Georges Mischo a annoncé le dépôt prochain d’un texte pour, cette fois, réviser le travail dominical dans le secteur du commerce.

Pas vraiment une surprise, puisque l’intention figure dans l’Accord de coalition, mais l’information n’était pas attendue de sitôt… Voilà donc venu le temps des discussions autour de l’article L.221-4 du Code du travail qui, jusqu’alors, définissait les modalités du travail dominical notamment pour les magasins de détail, les grandes surfaces et les boutiques artisanales…

Pour le ministre du Travail, la volonté est de permettre aux salariés de travailler jusqu’à 8 heures le dimanche. Soit le double de la période tolérée actuellement ; une durée de 4 heures sur laquelle la représentation patronale du secteur pestait depuis des années. Selon la Chambre de commerce, pousser le curseur à 8 heures aurait « comme avantage de résoudre les problèmes de planification du temps de travail (les salariés étant peu enclins à se déplacer pour travailler pour 4 heures seulement ». Voilà la cause entendue par la majorité CSV-DP.

Craintes syndicales

Et sans doute que certains magasiniers, caissières, vendeurs et autres personnels techniques apprécieront cette annonce. Ce qui ne sera pas le cas côté syndical. OGBl et LCGB ont déjà, par le passé, signifié combien il leur semblait dangereux de commencer à détricoter les textes normalisant le travail dominical.

Les formations craignent notamment que certains veulent aussi revoir (à la hausse) le nombre de dérogations d’ouverture dominicale autorisée (8/an) ou encore les compensations dues aux salariés mobilisés le 7e jour de la semaine ou le caractère volontaire de cette prise de fonction en plus du temps de travail hebdomadaire.

À défaut de se montrer “rassurant” sur tous ces points, Georges Mischo n’a confirmé jusqu’à présent que deux choses . Primo, la majoration de salaire (+ 70 %) serait maintenue, à l’avenir, pour l’ensemble des heures prestées par les salariés du commerce le dimanche. Seundo, la liste des établissements autorisés à accueillir de la clientèle en toute fin de semaine ne sera pas élargie dans sa proposition.

Pour le ministre du Travail, sa proposition « reflète les évolutions actuelles d’une société et d’un monde du travail en mutation, en offrant aux salariés l’opportunité d’une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle ». Par ailleurs, il estime qu’en garantissant la majoration de revenu, « le gouvernement réaffirme son engagement à protéger le pouvoir d’achat des ménages au Luxembourg, tout en répondant aux besoins croissants des entreprises pour une meilleure adaptation aux réalités économiques ».

On verra d’ici peu si le « juste équilibre entre flexibilité du travail et respect des droits des salariés » convient à tout le monde. Les discussions en Commission du travail à la Chambre des députés donneront le ton. Si les débats s’annoncent déjà agités avec l’opposition, le texte sait pouvoir trouver une majorité de parlementaires favorables.

Néanmoins, impossible que la réforme -s’il venait à être votée- s’applique dès les dimanches d’ouverture de cette fin d’année ou pour les soldes qui suivront.

 

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