Face au froid, le travail en extérieur doit s’adapter
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 09/01/2024 à 11:01
La loi a parfois ses limites. Ainsi, aucun texte ne précise à partir de quelle température haute ou basse il devient impossible de travailler… Une notion valable aussi bien en été quand la canicule sévit qu’en hiver quand, comme actuellement, le froid vient à sévir. Cependant, le Code du travail luxembourgeois se veut protecteur des salariés en stipulant que l’employeur doit identifier les risques qui peuvent affecter ses salariés, « y compris ceux liés aux ambiances thermiques ».
Et travailler en milieu très froid peut effectivement s’avérer particulièrement dangereux pour la santé de celles et ceux exposées à des températures négatives. Vers les – 10°C ressentis, hypothermie, arythmie cardiaque ou même étourdissements sont des périls à envisager. Au-delà des -15°C, les risques d’engelures des parties du corps mal protégées deviennent réels. De l’utilité (et obligation même) de mettre en œuvre les mesures permettant d’éviter pareilles atteintes physiques.
En cas de froid, donc plus encore en situation de “grand froid”, un local chauffé doit être mis à disposition des employés. Un lieu où des boissons chaudes peuvent être prises et où des pauses peuvent être accueillies selon un rythme plus fréquent et avec une durée prolongée que lors d’une journée à la météo plus “classique”.
Dans ce local, ne pas hésiter à stocker des vêtements de rechange au chaud. Un changement de “couches” au cours de la journée pouvant être nécessaire pour réchauffer l’enveloppe de son organisme.
Conserver des degrés
Des astuces peuvent aussi permettre de passer ces “mauvais jours” sans trop souffrir. Comme le stockage de ses outils à l’abri des courants d’air glaciaux. En effet, nombre d’accidents sont constatés après qu’une main ait été endolorie par le contact avec un objet métallique gelé.
Par ailleurs, si l’employeur se doit de proposer la tenue adaptée aux conditions de travail, le salarié peut y ajouter les accessoires lui permettant de moins redouter la baisse du mercure. Le port d’un bonnet ou d’un casque de sécurité avec doublure isolante est une des recommandations les plus pertinentes. En effet, la tête est le point de perte de chaleur corporelle le plus important. Recouvrir son crâne, c’est donc conserver des degrés.
De même, des gants souples, des chaussures de sécurité étanches (et pas surtout pas trop étroites pour permettre une bonne circulation sanguine) et même des pochettes chauffantes s’avèrent des “plus” réconfortants en cas d’ambiance polaire.
Un des mauvais réflexes en cas de froid est de vouloir trop isoler son corps. C’est là le meilleur moyen pour transpirer et… avoir froid au final. Mieux vaut adopter la “technique de l’oignon” en s’habillant de plusieurs couches : un sous-vêtement isolant près du corps, une couche intermédiaire chaude et une couche extérieure imperméable et coupe-vent en contact avec l’air.
Enfin, chaque employé doit avoir à l’esprit que le Code du travail luxembourgeois offre toujours un possible droit de retrait de son poste de travail si le contexte professionnel le met en danger. Cela vaut aussi pour le froid intense. Dans ces conditions « le salarié est autorisé à s’éloigner de son poste de travail ou de la zone dangereuse, sans pour autant subir un préjudice ».
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