Encore de la friture sur la ligne entre syndicats et ministre du Travail
Publié
par
Yves Greis
le 04/03/2025 à 18:03

« Nous ne voulions pas faire la politique de la chaise vide… » Mais, même assis à la table du Comité permanent du Travail et de l’Emploi (CPTE), les deux grands syndicats du pays n’ont pas dit un mot. OGBL et LCGB avaient prévenu : si la puissante invitante – le ministre du Travail – n’ajoutait pas certains points à l’ordre du jour ou ne prenait pas clairement position, pas la peine d’attendre d’eux plus qu’une présence silencieuse.
Georges Mischo n’a rien modifié du programme de la réunion et donc de dialogue (social) il n’y a pas eu… Une fois de plus, quand voilà six mois cette même rencontre s’était achevée sur un claquement de porte de la part des représentants des salariés. On ne progresse donc guère côté ambiance. Et cela malgré le chiffon rouge de la grève agité pour juin prochain si le Gouvernement suit toujours la même voie de réforme.
Ainsi, non le ministre CSV n’est pas revenu sur les conditions que le pays pourrait définir pour les prochaines négociations de Conventions collectives. Le Parlement a beau avoir demandé que les syndicats aient toujours autant d’importance dans la discussion de ces accords d’entreprise et leur signature, les syndicats veulent l’entendre de la bouche même de Georges Mischo (ou du Premier ministre). Pas pour cette fois donc !
La dernière du genre
Au lieu de cela, il a été question d’un rapport sur le chômage et l’emploi des travailleurs handicapés. « Nous sommes restés car ce sont là des sujets importants. Point ! », tranche fâché Patrick Dury, président du LCGB. Mais aucun son, aucune décision ne sont sortis du front syndical.
Pour son homologue de l’OGBL, Nora Back, même son de cloche. Le rendez-vous du jour a presque tenu de la rencontre du café du commerce. Avec certes des points intéressants, mais loin d’être essentiels. « Il faut bien avoir en tête que le sujet des conventions collectives est crucial. On ne peut pas parler d’autre chose, si déjà ce point n’est pas réglé ! »
Et pour la présidente OGBL, il y a tout à craindre d’une réforme qui puisse aboutir à une situation où les employés négocient en direct avec leur direction, sans syndicat(s) derrière, et que les personnels subissent finalement la pression de leur employeur pour signer un accord en-deçà de ce qui pouvait être attendu ou qui ne va pas dans le sens des salariés.
« En fait, prévient Patrick Dury, si nous ne trouvons pas une solution pour les conventions collectives où si le droit de négociation reste tel qu’il est, je crains que ce soit la dernière réunion du CTPE à laquelle les syndicats auront participé ». Et Nora Back d’embrayer : « Même si les questions de la signature et du contenu des conventions sont réglées, le vrai sujet restera l’application de la directive européenne sur ce thème dans le Droit luxembourgeois ».
Pour rappel, cette directive vise à tendre vers les 80% le nombre de salariés couvertes par une convention collective. Actuellement, le taux serait plutôt proche des 53%.
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