Deux ans quasiment à l’arrêt et puis le couperet de la faillite. Voilà le triste sort qu’ont connu les employés de Liberty Steel à Dudelange. Depuis deux mois, c’est dans les arcanes des administrations et dans le secret du bureau du curateur que l’histoire du site et ses 147 anciens personnels se joue. Et deux mois après la fin officialisée de l’activité, OGBL et LCGB oscillent entre peines et espoirs.

Peines, car aux yeux des syndicats, la situation de la plupart des effectifs licenciés s’apparente à une « précarité préoccupante ». Et cela plus particulièrement pour les salariés non-Luxembourgeois… En effet, si les résidents ont pu bénéficier d’une avance partielle des sommes dues, et « du soutien immédiat et d’un accompagnement de l’Adem », leurs collègues frontaliers connaissent d’autres difficultés.

En effet, notent les syndicats, les aides perçues au Luxembourg se retrouvent « déduites des allocations chômage attribuées dans leur pays d’origine ». Résultat : cette neutralisation entraîne des périodes de carence et des réductions importantes des prestations. Sans oublier que certain-e-s se retrouvent face à des tracasseries pour percevoir des allocations familiales attendues. « Mais celles-ci se retrouvent suspendues à l’attente de la résolution de la faillite… », regrettent d’une même voix Stefano Araujo (OGBL) et Robert Fornieri (LCGB).

Ne pas être les fossoyeurs

Reste que le règlement des dettes de l’entreprise mais aussi un possible redémarrage ne seraient pas des pistes utopiques. En effet, plusieurs repreneurs se seraient montrés intéressés par une reprise. Mais ils doivent déposer leur offre avant ce 31 janvier 2025, rappellent les syndicats.

Aussi pour permettre aux fours de chauffer à nouveau et aux ex-Liberty de retrouver un emploi, OGBL et LCGB viennent de lancer un appel à la « mobilisation de tous les moyens nécessaires ». Un SOS en direction du Gouvernement luxembourgeois et des agences publiques qui pourraient aider à cette reprise.

Il est vrai qu’avant la parenthèse catastrophique Liberty Steel (débutée avec le rachat de l’usine à Arcelor en 2019) et la gestion inconséquente de l’investisseur Sanjeev Gupta, le site dudelangeois fonctionnait bien.

Aux yeux des syndicats, la « relance représente donc un enjeu majeur. En cas d’échec, cela signerait la conclusion d’une catastrophe industrielle de plusieurs années ». Et l’on peut imaginer que ni le Premier ministre Luc Frieden, ni ses ministres de l’Économie et de l’Emploi (respectivement Lex Delles et Georges Mischo) ne veulent se retrouver dans la peau des fossoyeurs de ce site qui produisait chaque année jusqu’à 300.000 tonnes de produits d’acier (laminé à froid ou galvanisé ou électrozingué).

 

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