Blues et mal-être gagneraient-ils les agents publics du Grand-Duché ? Il faut croire que oui. En effet, au détour d’une question parlementaire, l’activité du service psychosocial (SPS) du ministère de la Fonction publique a été évoquée. Et le moins que l’on puisse c’est que les 36.000 fonctionnaires font de plus en plus appel à cette assistance.

Ainsi, de 2015 à 2023, le nombre d’agents ayant fait appel au SPS est passé de 15 à… 660 ! Un bond dont l’importance dépasse le rythme de croissance du nombre de fonctionnaires dans le pays. Signe qu’il y a bien un malaise quelque part.

Pour le ministre en charge de la Fonction publique, pas question toutefois de commenter cette progression. Serge Wilmes se contente de confirmer la « progression des demandes personnelles des agents ainsi que les demandes introduites par les supérieurs hiérarchiques pour un soutien d’agents en situation de détresse ou de conflit », sans pour autant avancer un début d’hypothèse concernant les dérangements qui semble affecter “ses” agents.

En 2023, les 1.617 interventions du Service psychosocial ont principalement porté sur « l'accompagnement dans la prise de décision ou l'accompagnement dans des situations complexes qui risquent de mettre en danger la santé psychique » du ou de la fonctionnaire ayant fait appel.

Si, en moyenne, 2,5 rendez-vous ont suffi, dans certains cas le suivi a été plus délicat et donc plus long. Ainsi, dans le rapport d'activité du SP, peut-on constater qu'un des fonctionnaires a pu bénéficier de 16 rendez-vous dans l'année pour tenter de régler ses difficultés…

De plus, on constate que près de 60% des agents ayant bénéficié d’une prise en charge individuelle par le Service étaient des femmes.

Pour le ministre, pour réduire cet éventuel malaise qui gagneraient les rangs, une des options consistera à « soutenir la professionnalisation de la gestion des ressources humaines et du leadership dans la Fonction publique ». Des "cadres" mieux formés à la prise en compte des risques psychosociaux devant apporter un mieux-être au sein des services publics du pays. Possible.

Au même titre qu'un employeur privé, l'État a bien la responsabilité de veiller à la mise en place de conditions de travail « qui ne nuisent pas à la santé de ses agents ». Il y a visiblement du mieux à apporter dans cette veille.

D'autant qu'avec 1.100 postes non pourvus déjà et la volonté affichée de recruter 1.500 nouveaux fonctionnaires en 2025, il faudra que l'Administration d'État soigne son image de "bon employeur". Que les traitements (élevés) attirent vers les postes d'agents publics, c'est une chose mais si le climat de travail n'offre pas les possibilités d'être sereins, les embauches vont être bien difficiles.

 

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