Au Luxembourg, une récente étude signalait que 13% de la population était en situation à risque de pauvreté. En Wallonie, le ratio serait supérieur : 18%. Mais au Grand-Duché comme dans la région frontalière ou côté Lorraine, une même certitude : le phénomène du “travailleur pauvre” prend de l’ampleur. Une étude de SD Worx auprès de patrons de PME belges vient de confirmer ce sentiment.

Au Royaume, un salarié sur cinq (21%) rencontrerait au quotidien « des difficultés financières réelles ». Un taux national bien plus faible en Flandre (13%), à Bruxelles (22%) qu’en Wallonie. Là, il est question d’1 salarié sur 3 peinant à joindre les deux bouts (36%).

Si la situation n’est, bien entendu, pas facile à vivre pour les intéressés, les 731 chefs de petites et moyennes entreprises sondés témoignent eux aussi de leur embarras à gérer ces situations. Car, au quotidien, ces manques d’argent impactent l’attitude du salarié concerné sur son lieu de travail. Et si d’une structure à l’autre, ces changements de comportement sont relativement semblables, selon les sociétés on ne dispose pas forcément des mêmes moyens (financiers, ressources humaines) pour y répondre.

Encore un tabou

Dans 1 PME sur 10, le “stress financier” se traduit par une atmosphère de travail plus tendue, voire une baisse de productivité. Les demandes d’avances sur salaire (14%) ou d’augmentation de la rémunération mensuelle (13%) font ainsi partie des conséquences notables de cette situation, ont pu noter les dirigeants concernés. Des requêtes parfois difficiles à combler pour les employeurs.

Dans son analyse, SD Worx ne manque pas de souligner que les difficultés financières des employés peuvent aussi être silencieuses ou muettes. Reconnaître sa précarité restant tabou le plus souvent.
Il faudrait donc considérer ces chiffres comme un niveau plancher... Ainsi, si un quart des patrons de PME avouent ne rien avoir remarqué parmi leurs personnels, le mal est peut-être présent pourtant.

 

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