Dans la Grande Région, des processus de recrutement toujours plus courts
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 09/02/2023 à 06:02
C’est l’histoire d’un candidat à l’embauche ayant repéré une annonce lui correspondant, dans une entreprise visiblement bien sous tous rapports et, cerise sur le gâteau, située à proximité de chez lui.
Après avoir pris sa plus belle plume pour rédiger sa lettre de motivation et attaché son curriculum vitae à son mail, le voilà qui envoie enfin sa candidature, plein d’espoir de voir son profil retenu. Un jour passe, puis deux, puis trois, puis une semaine, puis deux, puis trois… avant qu’enfin ne lui parvienne un retour du recruteur, qu’il soit positif ou non. Un délai déjà long juste pour une réponse, et qui se voit en plus prolongé si la candidature est retenue et qu’un ou plusieurs entretiens sont à suivre.
Une volonté d’aller vite au Luxembourg
Ce délai pour une embauche, recruteurs et candidats aspirent à le voir raccourcir, d’autant plus depuis l’arrivée du Covid-19 et l’accélération de la numérisation dans l’envoi et le traitement des candidatures. Au Luxembourg malheureusement, les données manquent pour fournir une moyenne fiable de la durée d’un recrutement.
Néanmoins, grâce à l’étude menée fin 2022 par le site Jobs.lu, on sait que les candidats à un emploi au Grand-Duché souhaitent que les choses se fassent vite et, si possible, sans trop d’étapes.
« Nous savons qu’un salarié sur deux préfère des processus qui ne demandent pas de lettre de motivation (…) et que neuf candidats sur dix souhaitent que le processus se limite à deux interviews », résume Arthur Meulman, directeur général de Jobs.lu, rappelant en outre « qu’une mise en situation (ou cas pratique) dans le cadre d’un recrutement est acceptée par un candidat sur deux ».
Plus d’un mois en France
En 2022, le « baromètre » annuel du site de recherche d’emploi Meteojob s’était intéressé à la durée moyenne d’un processus de recrutement dans les entreprises françaises. Une durée qui avait été estimée à 32 jours, soit un peu plus d’un mois.
Un nombre qui cache en réalité des disparités, Meteojob précisant « qu’un tiers des entreprises proposent des processus de recrutement d’une durée moyenne de cinq semaines, et qui peuvent s’étendre au-delà de dix semaines pour 15 % des employeurs ».
Il va de soi qu’en fonction du poste convoité, de son degré de responsabilités, des missions qui y sont attachées et du type de contrat (un employeur voudra prendre plus de temps pour se décider s’il embauche une personne en CDI qu’un intérimaire pour trois semaines par exemple), la durée du recrutement varie.
Interrogés sur la question, 30 % des entreprises françaises assurent avoir réduit à trois semaines la durée du process pour embaucher un collaborateur. On se rapproche donc un peu plus des attentes des candidats qui, dans une large majorité, souhaitent que l’affaire soit entendue (ou non d’ailleurs) en deux semaines maximum (toujours d’après le baromètre Meteojob).
De gros progrès en Belgique
Du côté du Plat Pays, jusqu’en 2021 il ne fallait pas être très pressé de démarrer un nouvel emploi ! 2021, c’est l’année choisie par l’agence de recrutement et de conseils en ressources humaines Robert Half pour lancer une grande enquête dans le but de déterminer la durée moyenne d’un processus de recrutement, de la candidature à l’arrivée dans l’entreprise.
Et à en croire Joël Poilvache, le directeur régional de Robert Half, « le délai entre l’envoi du CV et la prise de fonction a été considérablement réduit en Belgique. Avant 2021, cela prenait 73 jours en moyenne, depuis, la même procédure ne prend plus ‘que’ 43 jours en moyenne ».
En Belgique aussi, l’arrivée du Covid-19 a forcé les lignes à bouger et les recruteurs à s’adapter. Ainsi, la même enquête de Robert Half a également montré que « plus de la moitié (56 %) des managers belges interrogés avaient déclaré avoir déjà mis en œuvre un processus de candidature raccourci au début de la pandémie ».
Comment réduire les délais ?
Que retenir alors de tous ces chiffres et ces différents protocoles ? Déjà que la pandémie a joué malgré elle un rôle déterminant pour accélérer les démarches, en favorisant le développement des entretiens en visio (et ceci, même si l’enquête de Jobs.lu a montré qu’au Luxembourg, huit candidats sur dix préféraient tout de même prendre part à des entretiens / interviews en présentiel).
De plus en plus, on constate aussi la multiplication des offres d’emploi renseignant clairement sur le calendrier des procédures de recrutement de l’entreprise. Une bonne chose permettant aux salariés un suivi précis et quasiment jour par jour de leur candidature.
Enfin, dernière piste : depuis peu, des questionnaires de pré-sélection écrits ont fait leur apparition en accompagnement de certaines offres d’emploi. Au travers de toute une série de questions, cet outil donne un premier indice aux recruteurs sur les compétences et le degré de motivation du candidat, et permet à ce dernier de se rendre rapidement compte si le poste pourrait ou non lui convenir.
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