A se référer au nouveau Baromètre de l’Economie de la Chambre de commerce du Luxembourg, le temps est à la morosité parmi les chefs d’entreprise du pays. La moitié d’entre eux reconnaissent que leur activité a stagné ces six derniers mois et… devrait suivre la même tendance pour le semestre à venir.

Á sonder 611 entreprises, la Chambre ne peut que constater que les entrepreneurs sont passés en mode défensif. Une attitude qui peut s’expliquer par un accès au crédit difficile, un climat international des affaires toujours tendu, des difficultés à trouver les bons profils, etc. Une litanie à laquelle viennent s’ajouter l’inflation et, son pendant social, l’indexation des salaires.

Il est vrai qu’en un an et demi, la hausse du coût de la vie aura entraîné quatre hausses systématiques des salaires versés aux employés. Un poids qui, en plus des autres facteurs économiques, s’est traduit pour 60% des sociétés par une hausse de leurs prix. Pas forcément bon pour être concurrentiel…

Emplois et investissements trinquent

Signe que le moral n’est plus au beau fixe, l’enquête de la Chambre de commerce pointe aussi le net recul des intentions d’investissements des entreprises luxembourgeoises. En dehors du secteur financier, l’ensemble des branches semble concerné par cette tendance qui concernerait un quart des sociétés du pays.

L’on ne parle pas d’un phénomène mineur : 25% des entreprises d’hôtellerie-restauration pensent baisser la part de leur budget dans de prochains investissements, 24% dans la construction, 10% dans l’industrie, 8% dans le transport, 7% dans le commerce… Là encore, la  frilosité d’aujourd’hui pourrait se payer demain en terme de compétitivité.

Le plus préoccupant étant que 20% des chefs d’entreprises n’envisagent même plus de miser sur l’investissement en 2023 ET 2024

Des charges en hausse (salaires, matières premières, énergie) ont aussi pesé sur la dynamique de création d'emplois. 4 entreprises sur dix reconnaissent ainsi avoir renoncé ou retardé des embauches dans le contexte incertain.

L'époque n'est donc certes pas aux licenciements en nombre, mais pas au rythme d'augmentation du marché de l'emploi qui était encore envisagé il y a quelques mois. Le Luxembourg, terre d'emplois, reste une vérité mais la signature des contrats ne s'y fait pas aussi vite et facilement que la bonne situation économique du pays jusqu'alors pouvait le laisser penser.

 

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