Christophe : “Le Luxembourg m’a permis de payer les crédits de ma maison”
Publié
par
Chrystelle Thevenot
le 12/11/2019 à 06:11
5 commentaires
Christophe, 37 ans, vit à Libramont en Belgique. Après une expérience professionnelle de cinq ans à Namur, il a décidé, il y a 12 ans, de franchir la frontière.
Il exerce la profession d’Helpdesk dans le domaine informatique pour le compte d’une société luxembourgeoise. Récemment divorcé, il s’est sorti d’affaire grâce à un niveau de vie supérieur à la moyenne : « J’ai pu racheter ma maison à mon ex-épouse et payer mes crédits. Je remercie tous les jours le Luxembourg. Je suis re-marié depuis et papa d’un enfant. Et je continue de vivre bien. »
Lire : Stéphanie, ma vie de femme de frontalier.
Carte essence et voiture, un avantage de 700 euros par mois
Lesfrontaliers.lu : est-ce que le salaire est plus avantageux qu’en Belgique ?
Christophe : J’ai débuté ma carrière avec 2.500 euros brut par mois dans mon pays. Il me restait pour vivre exactement 1.400 euros net par mois. Cinq ans plus tard, j’ai décidé de lancer ma carrière professionnelle au Luxembourg, je gagnais à l’époque 2.500 euros brut par mois. Impôts payés, j’avais gagné 2.100 euros net. On n’est pas dans une même logique économique entre la Belgique et le Luxembourg.
Cela fait 12 ans que je travaille au Grand-Duché. Aujourd’hui, je gagne 3.600 euros brut par mois. Je bénéficie d’avantages tels que les tickets restaurant, une carte essence, une voiture de fonction, un téléphone et l’aide de la CAE pour mon enfant. J’avais calculé que l’essence et la voiture représentaient une économie pour moi de 700 euros par mois. Une somme que je pourrais finalement rajouter à mon salaire. Honnêtement, je ne retournerai jamais travailler en Belgique.
Il suffirait de décaler d’une heure, les horaires de travail
Lesfrontaliers.lu : que diriez-vous de la qualité des moyens de transport au Luxembourg ?
Christophe : Depuis plus de deux ans, les infrastructures routières et les aménagements ferrés ont beaucoup évolué. Pas suffisamment vite pour les usagers, certes, mais ça bouge. Je fais 80 km par jour en 1h10 pour me rendre sur mon lieu de travail. Je ne me plains pas quand je vois que mes collègues français qui mettent parfois 1h20 pour seulement 45 km. J’habite plus loin, je fais plus de kilomètres mais je mets moins de temps.
Cela fait longtemps maintenant que je travaille au Luxembourg. Je ne comprends pas pourquoi les employeurs ne font pas venir les salariés en horaires décalés. Tout le monde commence à 8h. Forcément ça bouchonne dans les trains et sur les routes. Même constat pour le retour, tout le monde part vers 18h.
Profiter des frontières pour faire des affaires
Lesfrontaliers.lu : ça veut dire quoi pour vous être un frontalier ?
Christophe (Il rit) : En résumé, je peux acheter des cigarettes à bon marché au Luxembourg, mes appareils électroménagers en Allemagne, mes sodas en France car ils ne sont pas aussi taxés qu’en Belgique. Et je fais mes autres courses en Belgique. Pas mal comme vie de frontalier, non ?
Les français ont du mal à s’adapter aux coutumes
Lesfrontaliers.lu : qu’est-ce qui vous a marqué ? Avez-vous une anecdote ?
Christophe : Lorsque j’ai commencé ma carrière au Luxembourg, j’ai eu la chance d’intégrer un groupe qui vendait de l’électronique. Mon employeur nous a formés à la langue luxembourgeoise avec des collègues français. Le jour de l’ouverture du magasin, un client luxembourgeois a demandé un renseignement à un employé français. Celui-ci a rétorqué « Je vous répondrai si vous me parlez en français ». Ça m’a choqué !
Le minimum quand on travaille dans un pays étranger, c’est de s’adapter un minimum à la langue mais aussi aux habitudes.
Lire Eric, ancien parisien : « Au Luxembourg, c’est aussi métro-boulot-dodo »
N.B. Si vous souhaitez partager votre expérience, contactez nous par mail [email protected] ou remplissez le formulaire
Pour laisser un commentaire veuillez vous connecter ou inscrivez-vous.
Raiisin
Les transports en commun sont catastrophiques et bondés. La preuve encore ce matin avec un malaise dans un train bondé à 7h50. Aucun moyen n'est mis en oeuvre pour favoriser les transports de masse. Il est normal que chacun se "démerde" comme il le veut/peut.
snoopeanuts
Bonjour Robert,
"La situation linguistique du Luxembourg se caractérise par la pratique et la reconnaissance de trois langues : le français, l’allemand et la langue nationale, qui est le luxembourgeois et qui a été établie dans la législation en 1984. Ces trois langues sont utilisées comme langues administratives." Dixit Wiki.
Le Monsieur a souligné le comportement abject et arrogant de nombeux frontaliers français..
A force de refuser d'apprendre la langue et de se comporter en terrain conquis ils sont en train de créer un énorme ressentiment contre les frontas chez les Luxos.
Messieurs les Français faites un effort! Sinon vous serez aussi bien reçus au Luxembourg qu'en Suisse!
pde1
Bel exemple de gachis écologique et de qualité de vie "boulot dodo". Se taper presque 200 bornes pour aller bosser en faisant du "surplace " une bonne partie du trajet Bel exemple du pourquoi votre enfant aura de quoi vous maudir en voyant le devenir de notre ex belle planète.
Faudrait vraiment de tout urgence éliminer les avantages en nature que sont les voitures de fonction afin que les gens se rendent compte d'une partie du vrais coup de ce désastre qui s'annonce.
loupblanc
L'argent en a fait un Saint.....les poches pleines