Habituellement, quand il est question de livraison à l’Ukraine, il est souvent question d’armement ou d’aides humanitaires. A Hayange, à quelques kilomètres de Thionville, on pense surtout voie ferrée. Il est vrai que depuis 125 ans le site aujourd’hui propriété du groupe allemand Saarstahl produit des rails et que c’est à lui que le gouvernement français a confié, en décembre dernier, une commande inédite.

L’entreprise a pour mission d’assurer la fourniture de 20.000 tonnes de rails à destination de l’Ukraine. La France marque ainsi, pour 37,6 millions d’euros, un soutien matériel au pays en guerre contre la Russie d’un point de vue matériel en vue de la reconstruction des infrastructures de transport.

Les 1.000 premières tonnes devraient quitter la Lorraine d’ici juillet 2023. 2.000 tonnes suivront ensuite chaque mois et rejoindront l’ouest de l’Ukraine.

Voilà notamment ce qui, le 18 avril, a motivé la venue du ministre de l’industrie français sur le site de la Fensch. Un Roland Lescure qui est aussi venu une industrie en plein changement de process. Fini l’approvisionnement via la filière haut-fourneau, c’est désormais la filière électrique qui fournit ainsi l’usine en blooms. De quoi diviser les émissions CO2 du dispositif par 3.

La part du gâteau

Ainsi, le site hayangeois (et son fournisseur l’aciérie électrique Ascoval, dans le Nord de la France) font-ils partie des meilleurs exemples de l’industrie décarbonée que la France souhaite développer. C’est ainsi de l'”acier vert” qui sortirait des laminoirs hayangeois. Plus vert encore si l’usine avait la possibilité de disposer de deux nouveaux fours moins consommateurs en gaz. Un message passé au ministre de l’Industrie pour qu’il en parle à son collègue de l’Economie…

L’investissement, prévu pour 2026, impliquerait la mise en service de deux fours mixtes gaz-hydrogène.

Reste qu’au-delà de la visite du jour, Saarstaahl Rail espère vite recevoir des nouvelles de la SNCF. En effet, l’usine compte avoir sa part de la “priorité ferroviaire” annoncée dernièrement par le ministre des Transports français. Un plan d’investissement dans les infrastuctures fret et passagers de près de 100 milliards d’euros financé par l’Etat, mais aussi les Régions, l’Europe ou les sociétés de péages routiers.

Un plan dont une partie, dit-on, pourrait aider à renforcer la capacité de transports des TER du Sillon lorrain allant et venant vers le Luxembourg…

 

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