Depuis le printemps dernier, la question des heures supplémentaires est revenu sur le devant de l’actualité sociale du Luxembourg. En cause, la volonté affichée de l’Allemagne de taxer plus lourdement les revenus liés à ces heures pour ses concitoyens travaillant au Grand-Duché. Une annonce pas vraiment du goût du gouvernement luxembourgeois, pas plus que du patronat (et encore moins des personnels concernés).

Déjà bien en peine, dans certaines entreprises, de trouver de la main d’œuvre, pénaliser fiscalement les salariés venant de Sarre ou de Rhénanie ne faciliterait pas les recrutements… Il faut aussi compter sur la volonté de la nouvelle majorité CSV-DP d’adopter elle aussi une nouvelle taxation de ces heures “surpayées”… Et c’est là que la Fédération des artisans (FDA) tient à prendre les devants.

Certes pour l’heure rien n’a filtré sur le niveau d’une éventuelle future pression fiscale sur ces gains, mais la Fédération et son président Luc Meyer tiennent visiblement à se faire entendre. But : qu’une certaine modération s’applique. Ainsi, la fédération vient d’adresser un message aux ministres afin qu’ils mesurent bien l’importance de ces “heures supp'” dans le monde du travail actuel.

Une barre à 8.000 €

Le volume, on le connaît : 11 millions d’heures supplémentaires prestées par an. Mais du côté des artisans, une enquête auprès de 200 sociétés met en évidence que 95% d’entre elles ont fréquemment recours à cette mobilisation des employés. Un usage particulièrement employé dans les secteurs du bâtiment et de l’aménagement intérieur. Sachant que dans la majorité des cas, il s’agit de faire face soit à un manque temporaire de personnel pour une mission, soit parer à des événements imprévus.

Pour les membres de la Fédération, il est évident que ces heures supplémentaires doivent rester, de leur côté, un « outil flexible d’aménagement du temps de travail ».

Mais pas question non plus de détourner les salariés de ce dispositif demandant leur volontariat par une taxation trop élevée. D’autant que trois quarts d’entre eux jugeraient le système actuel comme « positif » et que pour nombre d’actifs « les revenus additionnels générés par les heures supplémentaires sont une part importante de leur équilibre financier ».

Aussi la FDA estime qu’une « augmentation du seuil de taxation à 8.000 euros par an et par salarié » peut être envisagé au grand maximum. Selon elle, cela aurait le double avantage « d’éviter une perte de revenu (pour nombre d’employés) et de préserver l’attractivité » de certains métiers.

Le “patron” des artisans luxembourgeois et leurs 102.500 personnels, Luc Meyer n’en démord donc pas : si changement il doit y avoir, il faudra que ce soit « une solution pragmatique qui répondent aux besoins des entreprises tout en tenant compte des intérêts des salariés ».

 

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