Carole: « je croyais mon ascension impossible au Luxembourg »
Publié
par
Sarah G. Melis
le 28/06/2023 à 06:06
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Carole est belge. Elle a toujours travaillé en Belgique, près d’Arlon, où elle a grandi. C’est en 2006, après avoir enchaîné les petits boulots dans son pays natal, qu’elle envisage de « passer la frontière ».
Sa difficile séparation d’avec son ex-conjoint ne lui laisse alors pas le choix: il faut gagner plus d’argent, aller de l’autre côté pour trouver un emploi mieux rémunéré.
Pourtant, dans la tête de cette maman solo de 32 ans, les questions se bousculent. Elle qui jusque là n’avait cessé de faire des « petits boulots par ci, par là », se demande bien si elle trouvera sa place au Grand-Duché.
« Je me suis occupée de ma maman lorsqu’elle est tombée malade, et j’ai eu peur que sans grands diplômes, on ne me prenne pas au sérieux », se souvient-elle.
Remonter doucement la pente
Pour Carole, cette année là aura été l’une des plus difficiles de sa vie. Sa fille, alors âgée de 11 ans est percutée de plein fouet par une voiture alors qu’elle traverse à un passage piéton. Elle mettra 8 ans pour voir sa rééducation totalement achevée.
Laissée seule avec ses deux enfants de 8 ans et 11 ans, dont elle a la garde exclusive, la perspective d’un salaire plus élevé, combinée à celle de toucher les prestations familiales accordée par le Luxembourg aux travailleurs frontaliers la réconfortent. Elle fonce, tête baissée.
C’est comme concierge pour un grand groupe qu’elle commence sa carrière au Luxembourg. Un métier prenant, qu’elle « adore véritablement » exercer, malgré les horaires denses, de 9 h à 19 h, malgré les interminables trajets, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. Elle garde de doux souvenirs de cette période passée pendant laquelle elle rencontre « de très belles personnes ».
Alors que le quotidien de sa vie personnelle est loin d’être aisé, c’est grâce à l’aide de sa famille, de ses parents, puis de son nouveau conjoint qu’elle remonte aisément la pente, et se consacre à sa carrière. Elle établit un solide réseau de connaissances au Grand-Duché, quelles que soit l’entreprise où elle se trouve, au fil du temps.
Elle se souvient du soutien qu’elle a de son patron lorsqu’elle lui annonce sa grossesse gémellaire en 2012, et se souvient toujours de ses mots près de 15 ans plus tard : « Tu vas nous manquer mais la famille et ta santé passent avant tout ».
Elle se souvient de son choix de prendre un congé parental à mi-temps, qu’elle fait dans un soucis d’organisation au travail pour que l’entreprise ne soit pas trop impactée par son absence, et se souvient avoir voulu faciliter la tâche à son patron « lui aussi profondément humain ».
« Un pays qui offre des opportunités »
Que ce soit dans sa première entreprise au Luxembourg ou dans les expériences qui ont suivies, notamment dans le secteur de la restauration d’entreprises, Carole avoue avoir eu « beaucoup de chance d’être tombée sur des gens extraordinaires ».
À tel point qu’au fil des années, et plus encore après la crise Covid, les encouragements des uns et des autres l’ont poussées « toujours plus haut », jusqu’à la pousser à créer sa société.
A 48 ans, cette mère de quatre enfants a même décidé de reprendre des études pour se former au métier d’agent immobilier, diplôme qu’elle a obtenu avec la House of training.
Aujourd’hui à la tête d’une agence basée au Luxembourg, elle se demande si son ascension professionnelle, quelle pensait impossible à ses débuts, aurait été possible ailleurs.
« Je pense que le pays offre de réelles opportunités de réussite, même aux personnes qui n’ont pas de qualifications. J’ai rencontré les bonnes personnes qui m’ont été d’une grande aide pour gravir les échelons et qui m’ont rappelé à chaque difficulté que je suis forte et que je peux y arriver », dit-elle d’un ton assuré.
Le nom de son agence « Racine », rend hommage à sa famille, et sonne comme un clin d’oeil aux personnes rencontrées sur son chemin, comme « enracinées » dans son parcours de vie.
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ficanas
Pouah !
Le storytelling pour l'Eldorado Luxembourgeois, c'est beau quand même.
A force de nous le répéter on va finir par croire que ça existe 🙄