Quelque chose cloche, mais quoi ? Alors que l’activité luxembourgeoise réclame toujours plus de salariés, il semble que les postes vacants ou les conditions de travail proposées ne suffisent plus à attirer des salariés venant des frontières Est et Ouest du pays. Ainsi, après une période avril-juin 2024 qui avait vu diminuer le nombre d’employés en poste au Grand-Duché mais vivant en Belgique ou en Allemagne, voilà que juillet-août et septembre a suivi la même tendance.

Ainsi, au second trimestre de l’année qui vient de s’achever, le Statec a vu baisser de -0,1% cette population active résidant du côté d’🇧🇪Arlon ou Trèves🇩🇪. Un reflux compensé, certes, par la progression du nombre de frontaliers lorrains entrés en fonction (🇫🇷+0,5%).

Aussi minime que puisse apparaître cette diminution des frontaliers wallons, sarrois ou rhénans, elle inquiète tout de même les recruteurs. En effet, ceux-ci ont déjà des difficultés à trouver dans le bassin de vie “local” l’ensemble des profils dont ils auraient besoin, alors si en plus un désamour s’installe chez ces voisins, le pire est à craindre. Là, sur 3 mois, on parle déjà de 400 salariés belges et 200 allemands de moins.

La valse des partenaires

Fin novembre, OGBL et LCGB avaient déjà manifesté pour interpeller au sujet des “désavantages” pesant sur les frontaliers. Des inconvénients (financiers ou du quotidien) qui, ajoutés les uns aux autres, peuvent effectivement freiner certain-e-s à venir travailler au Luxembourg : limite du télétravail, fiscalité plus si avantageuse ou incertaine, pénibilité des déplacements

Régulièrement ces derniers mois, le patronat luxembourgeois s’est inquiété de cette lassitude, a pointé du doigt les dangers à ne plus être aussi attractif auprès d’une main d’œuvre de proximité. Pour l’instant sans réaction significative.

Tout juste une revendication sur la nouvelle fiscalité pesant sur les heures supplémentaires des frontaliers allemands a-t-elle été prise en compte, donnant lieu à l’attribution d’un crédit d’impôt de 700 euros. Pour le reste, on ne voit guère le Gouvernement luxembourgeois se bouger pour l’amélioration particulière du statut et des conditions d’accès à l’emploi des 228.000 frontaliers.

Il est vrai qu’autour de Luc Frieden les partenaires de négociation valsent. Toujours pas de gouvernement en Belgique en près de six mois. Quatrième Premier ministre en France depuis la nomination du nouveau gouvernement luxembourgeois. Législatives précipitées en Allemagne pour février 2025 : pas de quoi faciliter les échanges et les traités bilatéraux…

En attendant, l’économie luxembourgeoise attend une reprise de son activité 2025, et cela passera par d’indispensables embauches. Certes l’appel à une main d’œuvre originaires des pays tiers (hors UE) a été facilitée mais juste pour les métiers sous tension. Le recours aux frontaliers reste essentiel, pour ne pas dire vital. Avec Belges et Allemands dans le lot, aussi bien que les salariés venus de l’Hexagone.

 

Ça recrute au Luxembourg :
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