La notion est apparue voilà quelques années. Il y a le temps de travail et le temps contraint par le travail. La différence ? Elle se calcule parfois en heures chaque jour… Ainsi, pour le cas d’une semaine en plein-temps au Luxembourg, ce ne serait pas 40 heures hebdomadaires qu’un individu consacre à son emploi mais 50,4 heures ! Il suffit juste de faire une addition pour obtenir ce total : heures prestées + temps de trajet.

La Chambre des salariés (CSL) a fait ce décompte pour actualiser son Quality of work Index. Un indice de “bien être” des actifs du Luxembourg qui se dégrade d’année en année. Cela alors que le temps passé au travail, vers son poste et le retour à domicile s’allonge. Pas un hasard…

Pour la version 2025, où environ 1.500 Luxembourgeois et 1.450 frontaliers ont été interrogés, il apparait que chacun passe aujourd’hui 🚗🚃44 minutes🚎 chaque pour rejoindre son bureau, son usine, son chantier. Voilà dix ans, ce temps était de 39 minutes. Et il faut ajouter ce même déplacement à la fin de la journée. Tout ça finit par peser forcément sur la bonne forme des employé-e-s.

4 heures et 18 minutes de différence

Et le constat est encore plus amer pour les frontaliers, « en particulier les Français », indique l’enquête. Ainsi la plupart des travailleurs habitant hors Grand-Duché passent plus que 46 minutes par aller ou retour.

Résultat, on parle d’un temps contraint moyen atteignant ⌚48,5 h/semaine pour un résident contre ⌛52,8 h/hebdo pour un frontalier. Une contrainte de 4 heures et 18 minutes supplémentaires pour les uns comparés aux autres. Partir plus tôt, rentrer plus tard, passer d’avantage de temps dans sa voiture ou les transports en commun, voilà qui use le physique, le moral et joue sur cet équilibre vie professionnelle/vie privée dont chacun rêve.

De l’utilité alors de passer de bonnes nuits de 💤sommeil pour remettre en forme le corps et l’esprit. Sauf que ce côté-là aussi, la situation est loin de s’améliorer. Si les employés voient la durée de leurs déplacements quotidiens augmenter, leur temps de repos diminue

Un repos pas si réparateur

Près d’un quart des sondés (26%) admettent ainsi connaître régulièrement des troubles du sommeil. « Parmi tous les maux en lien avec le travail, c’est d’ailleurs ce facteur qui s’est dégradé le plus fortement en quelques années, souligne David Büchel, psychologue du travail à la CSL. C’est un signe que l’anxiété gagne du terrain. »

Et l’expert de constater : « Les personnes interrogées admettent un temps de sommeil proche de 6h40 par nuit sur le global de leur semaine (week-end compris donc). Mais il faut bien avoir en tête que les recommandations sont bien supérieures à cette durée. »

Ainsi, la National sleep Foundation estime qu’il faut 🌛7-9 heures de sommeil par nuit pour un adulte. Alors, l’assoupissement devient réellement réparateur. En dessous, la fatigue s’installe et les reprises du travail se font plus difficiles, voire douloureuses pour certain-e-s.

Et David Büchel de conclure : « Quand 51% des salariés de ce pays affirment que le travail leur procure de la souffrance psychique, il ne faut pas croire que tout se joue sur le lieu même de la profession. Réfléchir en termes de “temps contraint” est plus juste et doit orienter les décideurs dans leurs choix (pour faciliter la mobilité, revoir la localisation de leurs bureaux, autoriser le télétravail à ceux pour qui ça compte vraiment dans leur quotidien par exemple). »

Alors, vous, votre temps contraint est de combien et combien dure votre endormissement ?

 

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