Au Luxembourg, qui est vraiment heureux dans son job ?

Dix ans qu’au Luxembourg la Chambre des salariés (CSL) mesure le Quality of work index. Et jamais sur cette décennie, l’enquête n’avait révélé un tel niveau d’insatisfaction professionnelle. Ainsi, de “parfois” à “(presque) tout le temps, 57% des employés du Grand-Duché seraient « mécontents au travail »…

Et le phénomène va ainsi crescendo d’année en année. Le taux d’insatisfaction ayant doublé en 8 ans seulement ! Résultat, un quart des 2.696 sondés avouent au passage avoir envie de changer d’emploi ou d’employeur dans un proche avenir. Pour la présidente de la CSL, Nora Back, « il est plus que temps de se préoccuper des raisons de ce désamour... »

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Pourtant, à en croire l’étude menée auprès d’actifs âgés de 16 à 64 ans, tout ne va pas si mal côté job. D’ailleurs, l’indice de la qualité de travail et bien-être mesuré auprès des salariés est remonté en 2022.

Une fracture selon les horaires de travail

Calculé d’après une quinzaine de critères, il s’établit désormais à un niveau de 54,9 sur 100. 100 étant le “paradis absolu” !

Une légère progression depuis le plongeon des “années Covid” qui ne saurait masquer la tendance générale : sur neuf ans, c’est de plus en plus négativement que fonctionnaires comme agents du privé, résidents comme frontaliers, perçoivent leur activité professionnelle et ses impacts sur leur vie privée.

Mais, analyse David Büchel, il apparaît clairement que le degré de "qualité" perçu « varie selon la fonction du ou de la salariée ». Le psychologue du travail de la CSL note ainsi que « les travailleurs occupant des fonctions d'encadrement analyse plus positivement leur emploi ».

Ainsi, dirigeants d'entreprises, cadres de direction, gérants expriment le plus haut niveau de contentement (avec un index à 59,5 sur 100).  A contrario, conducteurs d'installation et de machines ou ouvriers d'assemblage portent le regard le plus sombre sur leur activité et ses conséquences (43,7).

A regarder dans le détail, David Büchel constate d'ailleurs que la fracture entre satisfaits ou non ne se mesure pas tant entre professions intellectuelles et manuelles. « Le distinguo est plus marqué entre travailleurs avec horaires fixes ou aménageables et ceux qui disposent de contrat à temps atypiques (nuit, plus de 40h hebdomadaires, etc) ou fractionnés. »

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En 2022, il apparait également que le télétravail participe de plus en plus à l'amélioration de l'indice de qualité au travail ressenti.

Des compensations pour les "non télé-travailleurs" ?

Voilà encore cinq ans, pratiquants du home-office et salariés uniquement actifs dans leur entreprise partageaient la même évaluation sur leur activité. Désormais, les "télétravailleurs" ont une vision un peu plus positive de leur pratique professionnelle.

Pour Nora Back, ce point est d'autant plus important à trouver qu'actuellement les députés luxembourgeois réfléchissent à une adaptation des lois en lien avec cette pratique. « Evidemment qu'il faudra travailler sur la durée du télétravail, la sécurité du salarié chez lui, son droit à la déconnexion, le prêt de matériel ou la participation aux coûts de l'énergie nécessaire pour pratiquer son job à distance. Mais il sera aussi important de voir quelles "compensations" peuvent avoir ceux dont la nature même de l'emploi fait qu'il doit se pratiquer in situ et pas à la maison. »

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