Lundi, plus d’un salarié a vu perler la sueur de son front, au Luxembourg ou sur la Grande Région. Même si aucun record de chaleur ne sera encore battu ce 13 août, Meteolux maintient une alerte orange à la chaleur. Mais il n’existe toutefois pas de “congé canicule” pour les employés (notamment ceux exposés en extérieur). Pas plus que lors des périodes de très grands froids d’ailleurs…

Aussi, Marco Boly, directeur de l’Inspection du travail (ITM), rappelle qu’il n’y a pas de dispositions pour les professions sous une chaleur écrasante exceptionnellement comme ceux qui doivent supporter des températures élevées au quotidien (comme boulangers, cuisiniers ou même sidérurgiste). « À la coulée, le thermomètre peut monter jusqu’à 1.200° C et la personne doit porter une combinaison spéciale. S’il y avait des valeurs maximales, ce salarié ne pourrait pas continuer son travail. C’est pourquoi le législateur n’a pas jugé utile de fixer de telles valeurs limites. »

Ainsi, face à la chaleur du dehors ou d’une installation technique, c’est au cas par cas, secteur par secteur, et en fonction des risques auxquels un travailleur est exposé, que l’employeur se doit de protéger la sécurité et la santé du travailleur. Il s’agit là d’ailleurs d’une des premières obligations du Code du travail prévoit simplement (article 312-1)

Pas de températures limites

Il faut aussi compter sur les conventions collectives pour prémunir les employés des excès de la météo. Ainsi, celle s’appliquant au secteur de la construction, prévoit par exemple que l’entreprise doit mettre de l’eau à disposition de ses personnels en cas de coups de chaleur.« Il y fait 1.200 degrés et la personne porte une combinaison spéciale. S’il y avait des valeurs limites, cette personne ne pourrait pas continuer son travail. C’est pourquoi le législateur n’a pas jugé utile de fixer de telles valeurs limites »

En l’absence de températures limites fixées, l’ITM et les services de médecine du travail publient, à chaque épisode de canicule, une série de recommandations visant à rendre le travail aussi sûr et agréable que possible.

Chaud devant, les recommandations

En cas de fortes chaleurs, l’ITM publie des recommandations pour protéger la santé des travailleurs. Elle fait la distinction entre l’intérieur et l’extérieur.

À l’extérieur :

  • Aménager des endroits ombragés.
  • Mettre à disposition suffisamment d’eau potable.
  • Réduire les travaux à proximité ou en contact avec tôles, surfaces bétonnées ou goudronnées et en plein soleil.
  • Prévoir des aides mécaniques pour les travaux lourds et des vêtements adaptés.
  • Vérifier la compatibilité des équipements de protection avec la chaleur.

À l’intérieur :

  • Surveiller la température ambiante.
  • Isoler le bâtiment de la chaleur, par exemple en fermant les stores.
  • Placer les appareils dégageant de la chaleur dans des locaux prévus à cet effet et ventilés.
  • Mettre à la disposition des collaborateurs des moyens pour rendre la chaleur plus supportable (fontaines à eau, ventilateurs).
  • Aménager des aires climatisées.
  • Mettre à disposition suffisamment d’eau potable.

En tant que directeur de l’ITM, Marco Boly ne se prononce pas sur la question de savoir si de telles valeurs limites devraient être établies, même si le dérèglement climatique rend les pics de froid ou de chaud de plus en plus fréquentes. Son administration applique les règles établies. Au législateur de réfléchir donc à la manière dont il faudrait réagir.

S’ils le veulent, les politiciens luxembourgeois pourraient prendre en exemple sur ce qui se fait en Espagne. Dans la péninsule, la loi est claire et il existe bien une température maximale s’appliquant au travail : entre 17 et 27°C sont requis pour un travail de bureau; les travaux nécessitant un effort physique devant être effectués à une température comprise entre 14 et 25° C.

Si un employeur ne respecte pas ces exigences, dénonciation auprès de l’inspection du travail ou à un syndicat de travailleurs peut être enclenchée à l’encontre du patron qui ne respecterait pas ses règles. Pas certain toutefois que la météo espagnole fasse systématiquement plier les employeurs…

Au Luxembourg, en cas de problème, les employés doivent d’abord s’adresser à leur employeur si leur environnement devient inadapté à la bonne pratique de leur activité. Mais l’ITM réagit également aux signalements et peut effectuer des contrôles sur site. Il peut également faire appel à des médecins du travail si nécessaire. Les informations sont traitées de manière confidentielle

 

En rubrique EMPLOI,
découvrez nos offres de places à pourvoir