Ambulancier, un seul métier mais une double réalité
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 08/12/2022 à 06:12
C’est un fait souvent méconnu : au Grand-Duché, au sens strict le métier d’ambulancier est assimilé à celui de pompier. Tout du moins pour les professionnels devant agir pour des missions d’assistance urgentes. Pour les employés des «taxis-ambulances », la législation est toute autre.
Ainsi, depuis 2018 et la création du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), un statut unique a été décidé pour les personnels agissant pour des missions de secours immédiat. Ceux-ci doivent être pompier professionnel.
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Qui veut donc brancarder sous l’uniforme doit ainsi répondre à plusieurs conditions :
- être âgé de 17 ans à la date du début de l’examen-concours.
- avoir suivi avec succès l’enseignement des 5 premières années d’études dans un établissement d’enseignement secondaire classique ou avoir réussi le cycle moyen de l’enseignement secondaire général ou avoir obtenu le diplôme d’aptitude professionnelle (DAP). Autre possibilité : présenter une attestation portant sur des études reconnues équivalentes.
- réussir l’examen-concours pour être admis au stage (épreuve d’aptitude générale organisée par l’Etat et épreuve spéciale organisée par le CGDIS).
- avoir une présentation compatible avec l’exercice de la fonction et le port de l’uniforme.
Les frontaliers ne sont bien entendu pas exclus pour ce type de poste. En effet, l’accès aux fonctions au sein du CGDIS, ambulancier compris, n’est nullement limité aux seuls nationaux luxembourgeois. Comme le rappelle, le ministère de l’Intérieur : « La profession est accessible à l’ensemble des ressortissants de l’Union européenne ».
Sous le statut de fonctionnaire d’Etat
Comme pour les “soldats du feu”, celles et ceux qui veulent intervenir dans les ambulances du CGDIS doivent posséder des connaissances dans les trois langues administratives du pays. Comprendre et se faire comprendre en français, luxembourgeois ou allemand étant indispensable pour communiquer avec les accidentés ou les patients en difficulté.
Une fois intégré au CGDIS, l’ambulancier dispose donc du statut (avantageux) de “fonctionnaire d’Etat”.
Et pour la conduite des taxis-ambulances ? Là aucun diplôme, ni aucune formation de base ne sont imposés. Et cela vaut pour la trentaine d’entreprises de “transport secondaire” accréditées par la Caisse nationale de santé pour le déplacement de malades.
Clarification attendue
Depuis plusieurs années, l’association Patiente Vertriedung dénonce ce fait. Reprochant notamment une insuffisance dans la qualité des soins apportée éventuellement par ces ambulanciers ou l’hygiène défaillante à bord des véhicules.
Le ministère de la Santé dit avoir entendu ces réclamations. Mais, depuis des années, le projet de loi annoncé pour clarifier les qualifications nécessaires pour exercer comme taxi-ambulance n’a toujours pas été débattu.
Il va de soi que, face à un nombre d’habitants qui grandit au Luxembourg et un meilleur service apporté aux assurés, le nombre de postes ouverts augmente. La profession recrute donc encore.
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