Permettre aux seules délégations du personnel de négocier des conventions collectives (CCT) sans l’intervention systématique des syndicats : la seule évocation du projet avait valu à Georges Mischo de voir les deux syndicats majeurs du Grand-Duché claquer la porte d’une réunion récente. Voilà maintenant que le 1er syndicat de la place financière, l’ALEBA, se joint à la protestation  lancée par LCGB et OGBL. Évoquant l’envie du ministre du Travail comme « une perspective totalement inacceptable ».

Certes, l’ALEBA est prête à ne plus limiter les discussions de ce type d’accords au « monopole des syndicats nationaux » (qui constitue à ses yeux « une inégalité flagrante qui doit être abolie »). Mais de là à purement les retirer de la table des négociations dans les entreprises où ils n’auraient pas d’élus, l’organisation présidée par Roberto Mendolia dit non.

Si l’ALEBA plaide ainsi la cause d’une meilleure inclusion des délégués neutres (56% des élus à la suite des dernières élections sociales), le syndicat défend aussi son propre intérêt. En effet, les syndicats “non-nationaux”, comme l’ALEBA « continuent de subir des discriminations légales par rapport aux syndicats dits “nationaux”. Ces derniers sont admis automatiquement aux négociations collectives (même s’ils ne disposent pas d’une majorité claire au sein des entreprises concernées), alors que d’autres organisations doivent prouver qu’elles ont recueilli au moins 50 % des suffrages dans chaque entreprise couverte par une CCT pour pouvoir participer aux débats.

Contre-pouvoir à respecter

Reconnaissant dont qu’une réforme législative est nécessaire, l’ALEBA dit vouloir combattre tout texte qui exclurait les syndicats de façon systématique. Le syndicat présentera d’ailleurs une liste de 35 articles de loi à réformer au ministre Mischo pour renforcer la représentativité syndicale.

Dans son argumentaire, Roberto Mendolia rappelle au gouvernement que « les pays les plus stables et prospères sont ceux où les syndicats sont respectés et où leur force en tant que contre-pouvoir managérial n’est pas remise en question ». Et d’inviter leurs interlocuteurs d’intégrer cette revendication, notamment : « que tout syndicat du pays puisse participer aux négociations collectives dès lors qu’il dispose d’un ou plusieurs élus dans le champ d’application de la CCT concernée ». Même chose pour les échanges autour de la mise en place d’un plan social.

 

🧑‍💼En rubrique EMPLOI,
des dizaines d’offres vous attendent👩🏻‍🔬