L’idée de vous rendre au bureau après vos vacances vous retourne le ventre au point d’en perdre le sommeil ? Vous stressez à l’idée de retrouver une pile de dossiers à traiter aussitôt passée la porte de votre lieu de travail ? Vous subissez des pressions diverses rendant votre travail pénible au quotidien et ne savez pas comment y faire face après vos vacances ?

Vous n’êtes pas seuls. Pour vous aider à vous prémunir contre le stress, Soraia Marinho, psychologue à Luxembourg vous donne quelques clefs pour réussir votre rentrée, en toute sérénité.

Le stress en chiffres

D’après la définition de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, le stress « survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face». Pour autant, si ce processus d’évaluation des contraintes et des ressources relève du psychologique, l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail rappelle que les effets du stress affectent directement la santé physique, le bien-être mais aussi la productivité.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime d’ailleurs qu’à l’échelle mondiale,  dépression et anxiété font perdre chaque année 12 milliards de jours de travail. Soit une perte de productivité de 1.000 milliards de dollars par an. Ces chiffres démontrent une chose : miser sur la considération des salariés, œuvrer pour leur bien-être n’a donc rien d’une perte de temps, ni d’argent.

L’enquête “Sécurité et santé sur les lieux de travail après la pandémie” menée en 2022 par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail au sein de l’Union européenne démontre qu’au Luxembourg, les salariés ne sont pas épargnés par cette problématique devenue virale. Au contraire, les risques de faire un burn-out y sont même plus élevés que la moyenne générale dans l’Union.

À la question : « au cours des 12 derniers mois, avez-vous eu l’un des problèmes de santé suivants, causé ou aggravé par votre travail ?», 44 % des interrogés ont répondu avoir ressenti une fatigue générale, pour une moyenne européenne de 37 %, 35 % ont déclaré souffrir de maux de tête et de fatigue oculaire (contre 34 % dans l’Union européenne), et 29 % ont déclaré être stressés, en dépression ou souffrir d’anxiété (contre 25 % en moyenne dans l’UE).

De quoi donner du travail à des psychologues eux-mêmes pas assez nombreux au Grand-Duché et déjà submergés d’appels.

Les conseils de la psychologue

Pour éviter le burn-out, il est pourtant possible d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Voici les conseils de la psychologue Soraia Marinho.

1. Prioriser ses tâches. Au travail, il est important de se créer un environnement calme, et de se donner des objectifs atteignables. Pour le faire, « il est nécessaire de noter ce qui est le plus important et commencer par cela, et laisser les tâches non urgentes à un autre jour ». Le conseil est-il de procrastiner ? « Pas du tout, répond Soraia Marinho. Ça veut dire qu’il est important de hiérarchiser ses tâches, pour ne pas avoir l’impression d’être submergé et qu’il est possible pour tout le monde, quel que soit son emploi, de le faire », dit-elle.

Ne vaut-il pas mieux accomplir 3 tâches mais les faire « bien », plutôt que d’essayer de tout faire sans parvenir à fournir un travail de qualité ?

2. Prendre soin de son sommeil. Il paraît évident de veiller à dormir suffisamment. Pourtant, « le stress favorise entre autres l’apparition de troubles du sommeil et l’insomnie » explique la psychologue. Physiologiquement, il met le corps en état d’alerte et les sens sont en éveil. Cet état induit alors des difficultés d’endormissement et un sommeil qui n’est pas réparateur. De quoi impacter durablement la santé.

3. S’accorder du temps de qualité pour soi après le travail. Pour faciliter l’endormissement, la thérapeute conseille de « se créer une routine calme à la maison ». Faire du sport après le travail pour libérer des endorphines, se balader, s’offrir un spa, lire un livre sont tout autant de petites actions qui vous permettront de vous sentir mieux, de prendre du recul sur votre journée.

Et si vous êtes parents ? Accorder du temps à sa famille est primordial. Pour autant le temps pour soi l’est aussi. « Oui, il est important de passer du temps de qualité avec vos enfants, de rire avec eux, jouer, leur faire la lecture, de prendre autant de temps que possible car ils en ont besoin et vous aussi, mais une fois les enfants couchés, le reste de votre soirée est à vous, et c’est pour vous qu’il faut l’utiliser », prévient-elle.

4. S’obliger à déconnecter. Soraia Marinho sait combien il peut être compliqué de cesser toute activité professionnelle une fois le soir venu ou le week-end. Pourtant, « déconnecter complètement permet de recharger les batteries pour attaquer une nouvelle journée le lendemain », dit-elle. Travailler sans relâche en dehors de son temps de travail finit par réduire sa productivité, et « mettre des limites permet de se préserver et préserver sa santé du burn-out et des conséquences qu’il aura sur votre carrière et votre vie personnelle », explique-t-elle.

5. Dénoncer le management toxique. Et lorsque la raison de votre mal-être au travail porte un nom, « il ne faut rien garder pour vous et ne pas hésiter à en parler à un supérieur hiérarchique qui tentera de trouver des solutions en interne »? Cela avant de décider, ou non, de rompre votre contrat de travail.

« Les chefs ont le devoir de garantir votre bien-être au travail donc ils doivent être en mesure de vous aider, de prendre le relais. Si rien n’est fait et que vous ne pouvez pas changer d’emploi, il est possible de dénoncer cela à des instances supérieures, faîtes-le, n’ayez pas peur, la loi est de votre côté. Si aucune solution n’est possible et que vous avez d’autres opportunités, partez », conclut Soraia Marinho.

 

 

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