Premier ministre une première fois en 2013, puis en 2018, Xavier Bettel s’offrirait volontiers un troisième mandat pour ses 50 ans. Il y a peu, sur le plateau de RTL, celui qui devrait être désigné par le parti libéral (DP), a confié qu’il avait encore « l’envie, l’énergie et la motivation » pour diriger le Luxembourg.

Mais si les suffrages lui sont favorables avec qui serait-il prêt à former une coalition, lui qui a toujours fonctionné aux côtés des socialistes du LSAP, libéraux DP et écologistes Déi Gréng ? Ces trois-là sans doute, estime le chef de gouvernement. Mais certainement pas avec “la Gauche” (Déi Lénk et Pirate) ou la droite dure (ADR), précise-t-il. Voilà déjà une certitude, parce que côté programme, à un semestre des élections qui désigneront la nouvelle majorité, aucune révélation.

Là encore, Xavier Bettel préfère encore évoquer… ce qu’il ne ferait pas. Et de lister trois « no go » (impossibilités) pour sa future campagne :  la « semaine de travail à 35 heures au Luxembourg » (contre 40 h aujourd’hui), l’augmentation des taxes pour les entreprises et la mise en place d’un nouvel impôt sur la succession (déjà soumise à des droits). Trois positions qu’il soutiendra « mordicus ».

Une étude en avril

La seule prise de position du temps de travail hebdomadaire promet déjà de beaux échanges avec ses actuels compagnons de gouvernement LSAP. En effet, les socialistes qui seront conduits par Paulette Lenert ne cachent pas leur intention de se pencher sur la question s’ils arrivent à nouveau au sommet de l’exécutif.

D’ailleurs, courant avril, le ministre du Travail (socialiste) doit justement présenter le fruit d’une étude sur l’impact d’une possible diminution. Un Georges Engel plus discret sur le sujet sur la question que son prédécesseur Dan Kersch mais qui semble creuser le même sillon…

L’annonce de Bettel, par contre, va raisonner plus favorablement au sein de ceux qui penchaient déjà sur le position d’un Luc Frieden (candidat du CSV). Le chrétien-social estime qu’il vaut mieux réfléchir à une plus grande possibilité de flexibilisation du temps dédié au travail qu’à une diminution du nombre d’heures. Les ajustements devant se décider au fil du temps dans chaque entreprise, plutôt que par une décision d’Etat.

L’Union des entreprises luxembourgeoises comme la Fédération des industriels ont, elles aussi, fait savoir leur opposition à tout raccourcissement de la semaine de travail au Grand-Duché. Les organisations patronales profitant même de la période pré-électorales pour se plaindre des trop grandes facilités offertes aux salariés du Luxembourg pour des congés exceptionnels, un nombre de jours fériés légaux pénalisant l’activité nationale, etc.

Des idées à l’opposé de celles des syndicats. Lors de la précédente campagne, l’OGBL avait ainsi demandé de « réduire le temps de travail pour augmenter le temps de vie ». Un premier pas en ce sens pouvant être la généralisation d’une 6e semaine de congés payés. Par la bouche de son président, le LCGB rejoignait plutôt la ligne de la “modularité des horaires”. Patrick Dury estimant comme « une bonne solution » un modèle de temps de travail « flexible qui concilie les revendications légitimes du personnel en matière d’aménagement du temps de travail avec les besoins du fonctionnement de l’entreprise ».

 

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