Y’a pas que le beaujolais nouveau dans la vie !
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 20/11/2024 à 17:11
S’il était un vin ? Sans hésitation, Guillaume Grabisch répond : « Un Chassagne-Montrachet, le 1er grand cru que j’ai bu en débutant ma formation en Bourgogne». Le mois prochain, c’est à lui qu’à l’heure de son départ en retraite Thierry Corona a choisi de confier les clefs de la cave du restaurant Les Roses. Soit près de 🍷300 références à disposition des clients de l’établissement attenant au Casino 2000. À 23 ans, le voilà donc sommelier d’une table dont le chef, François Jagut, vient d’être désigné “Cuisinier de l’année pour le Luxembourg”…
Et alors que ce 3e jeudi de novembre 15,5 millions de litres de beaujolais nouveau s’apprêtent à être débouchés, les deux cavistes ne proposeront pas ce vin à la clientèle venue à Mondorf. « C’est le vin des copains mais ce n’est pas fait pour un gastronomique comme ici. C’est un vin peu complexe au niveau aromatique. » Mais pas question de négliger la tradition, au milieu des étiquettes les plus familières, Guillaume Grabisch n’en retient qu’une : « Le Georges Dubœuf peut être très bien, il y a un vrai travail dessus !»
Mais pas question de priver les amateurs de “vins jeunes” d’un petit plaisir à partager. Aussi le sommelier a-t-il décidé de prospecter quelques bonnes bouteilles dans la Grande Région, voici ses recommandations « pas chères et avec du caractère ».
🍇 Du Luxembourg 🇱🇺
CHOIX 1.- Vous rêviez d’un “bon p’tit rouge”, Guillaume Grabisch sort d’abord un blanc de sa manche… Le chardonnay Remich Fels 2022 du Domaine Desom « peut constituer une excellente alternative au beaujolais traditionnel », assure le sommelier. Là, on retrouve l’arôme si caractéristique de banane. Une fois dégusté, le vin apporte en plus « un côté vanille, boisé, très appréciable ».
Le jeune millésime retenu offre un nez floral à la première approche, voire même lacté.
CHOIX 2.- Direction Remich à nouveau et les Caves Saint Martin pour le pinot noir “de nos rochers“, cuvée 2022. « Il est déjà magnifique au visuel, avec cette robe rubis intense et une brillance éclatante». Un premier plaisir des yeux « qui donne envie de mettre le nez dedans !»
Et à l’odorat, c’est une « explosion de jeunes fruits rouges, assure l’expert. Fraises, framboises et de subtiles notes de bourgeons de cassis, avec cette finale légèrement poivrée. » Élevé partiellement en cuve, le breuvage garde une belle fraîcheur et un tanin crayeux qui vient rappeler le sol calcaire de ses vignes. « En bouche, ce sont plus les arômes issus du passage en fût qui se dégagent avec une note boisée et une longueur en bouche intéressante. »
🍷 De France 🇫🇷
Non loin de Metz, une belle surprise attend les buveurs du côté du Domaine Oury-Schreiber. Des raisins de Marieulles, ce vigneron produit un pinot noir qui mérite soif et attention. Là, c’est plutôt la cerise griotte et la groseille qui viennent à l’esprit au moment du 1er verre. Fruité, acidulé juste ce qu’il faut et frais, voilà un vin « idéal avec une charcuterie, une viande blanche ou rouge ».
Mais attention, ses « tanins très bien intégrés ne viennent pas assécher la bouche et qui laissent savourer le vin tout en longueur », se délecte Guillaume Grabisch. En plus avec ses 12°, il ne va pas « chauffer trop vite les convives ». Ce qui n’empêchera pas de le consommer, comme tout alcool, qu’avec modération !
🥂 D’Allemagne 🇩🇪
Du côté germanique de la Moselle, le sommelier a fait son choix dans une cave de St Urbans-Hof. Et de retenir le pinot noir 2020 du Domaine Nik Weis. Un produit certes un peu plus vieux, plus évolué (et coûteux, autour des 15€/bouteille) mais qui apportera « une élégante rondeur, une belle fraîcheur même avec 4 ans d’âge ».
Élevé entièrement en barrique, ce vin dispose d’arômes fumés et terreux qui s’accorderont parfaitement avec du gibier ou une viande rouge de caractère. « Même en apéritif, il passe très bien. Avec une finale épicée qui lui donne une belle persistance. ce n’est pas un vin de soif contrairement à mes autres choix, mais quelque chose de plus raffiné et complexe en bouche. »
Avis au passage à ceux qui en ce jour du beaujolais nouveau, chercheraient un vin plus “rustique”, ce pinot existe aussi en version non-filtrée. Les résidus de cuve encore présents dans la bouteille donnent encore plus l’impression de découvrir tout un terroir dans sa forme la plus proche de ce que la nature a offert. » À votre santé, alors !
En rubrique DÉTENTE,
cliquez nos suggestions loisirs
Pour laisser un commentaire veuillez vous connecter ou inscrivez-vous.