C’était plus simple du temps de Jean l’Aveugle… Quand le roi de Bohème décidait, vers 1340, que la Ville de Luxembourg se devait d’organiser une fête commerciale, en un claquement de doigts les tentes des marchands se dressaient et l’affaire était entendue. Près de sept siècles plus tard, quand la Schueberfouer s’installe, l’organisation est un peu plus… complexe. Tenez, l’électricité par exemple, voilà un des passages obligés de la fête foraine actuelle dont le souverain n’avait pas à se soucier.

Aujourd’hui, c’est pourtant une des missions indispensables pour que, de ce 23 août jusqu’au 20 septembre, la fête tienne toutes ses promesses. Et voilà une bonne décennie que ce poids est assumé par les équipes de Creos. « Cela revient à assurer l’alimentation électrique de l’équivalent d’une commune de 2.500 à 3.000 habitants », informe Romain Steyer responsable de l’exploitation du réseau électrique de la capitale. Soit 8.000 kvA pour les experts.

C’est bien avant que les premiers camions n’arrivent que le travail commence pour les électriciens. « Huit semaines en amont de l’ouverture, on regarde avec la Ville le nouveau plan d’implantation prévu et la puissance demandée par les forains », poursuit le technicien.

D’expérience, la puissance ne varie guère d’une édition à l’autre. Mais chaque stand, chaque manège a ses spécificités. Il faut alors jongler avec la répartition d’une soixantaine d’armoires électriques sur les 4,4 hectares du Champ du Glacis, faire circuler près de 4 km de câbles là où passeront bientôt -si la météo est de la partie- près de 2 millions de visiteurs.

Le pic des besoins

C’est ainsi petit à petit qu’en surface un réseau se (re)met en place. « Sans nuire trop en avance aux places de parking, en retirant la vingtaine de bornes de recharge pour véhicules électriques (le seules démontables et remontables de la Ville) et en veillant surtout à la parfaite sécurité de toutes ces alimentations nécessaires dès la venue sur site des équipes de montages», rappelle Romain Steyer.

En sous-sol, c’est aussi tout un maillage qui a été installé voilà quelques années. Avec comme conséquence d’avoir regroupé dans un point précis la quasi-totalité des grands restaurants. « Ce sont eux les plus gourmands en kilowatts, pas les grands manèges ! » Tant qu’à parler consommation d’ailleurs, les équipes Creos ont aussi noté que ce n’est pas tant l’allumage des ampoules (« la plupart sont des LED ») qui crée le pic des besoins en électricité chaque jour. Le phénomène est enregistré quand la foule est là et que les manèges se doivent de multiplier les rotations. « Là, ça tire… »

La panne d’alimentation ? Guère envisageable à vrai dire. Le distributeur alimente en effet la Schueberfouer via deux points de fourniture. « Si l’un défaille, l’autre prendrait le relai. »

N’empêche, pour éviter tout tracas pour les trois semaines de fête, Creos mobilisera spécifiquement une douzaine de personnels exclusivement dédiés au site (et à l’alimentation des caravanes de forains installées à l’arrière du lycée Robert-Schuman). Avec une permanence en cas de problème mais aussi des contrôles réguliers au quotidien. « Cela peut être des mesures de températures sur les câbles pour repérer d’éventuels points de surpuissance », informe le technicien rodé à l’exercice.

Et qui payera la facture au finale ? De son côté, Creos ne connait qu’un client : la Ville de Luxembourg. Mais les organisateurs savent eux précisément qui à consommer combien. En effet, chaque stand dispose d’un compteur électrique individuel (soit plus de 200 sur l’ensemble de la Schueberfouer !). À l’administration communale de retomber dans ses sous ensuite…

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