Les préjugés sur la pratique du sport par températures négatives sont multiples. Pourtant, il reste possible de pratiquer une activité sportive même dans les conditions les plus rudes. Seulement l’organisme “souffrira” plus :  « Le corps a besoin de plus d’énergie pour fonctionner. Donc d’autres facteurs, comme la concentration, baissent », précise Jeff Haliniak.

Chargé pédagogique dans la pratique du sport à l’Institut national de l’activité physique & des sports (INAPS) et diplômé en Sciences du sport, l’homme sait de quoi il parle. Et de rappeler aussi qu’en cas d’efforts dans le froid, le cœur doit battre plus vite pour répondre aux besoins de l’organisme et fournir l’oxygène nécessaire aux muscles. La fatigue apparaîtra donc plus tôt que lors des entraînements habituels.

Dans ces conditions, il ne faut pas s’attendre à battre des records ; la performance sportive est logiquement altérée. « Les réserves de glycogènes doivent être bien remplies car il faut davantage d’énergie. » Le secret ? « Manger suffisamment de glucides comme les flocons d’avoine, les pâtes ou les fruits. »

Amateur vs sportif de haut niveau

La pratique sportive se divise en deux camps : loisir et haut niveau. « On peut faire une course à pied à -5° C. La Fédération internationale de ski autorise les compétitions jusqu’à -20° C. Jusqu’à cette température, il n’y a pas trop de risque », assure Jeff Haliniak.

Mais les sportifs du dimanche – et les adeptes du footing pourront le confirmer – les sensations sont désagréables quand le thermomètre descend sous le 0°C. Pour préserver ses poumons, la clé, c’est l’intensité. « Il y a un risque quand on parle d’inhalation profonde et répétée, quand l’effort est intensif.  Cela entraîne un rétrécissement réversible des voies respiratoires, même si les organismes des sportifs de haut niveau sont habitués. »

S’hydrater même en hiver

Par temps froid, il existe quelques bonnes pratiques pour une activités physique efficace. Un échauffement en intérieur peut être bénéfique pour les sportifs de haut niveau, « mais pas nécessaire pour un simple footing », réconforte Jeff Haliniak.

Et ne mettez pas trop de vêtements ! « Il faut éviter d’avoir trop chaud par la suite (sueur et froid font mauvais ménage) même si la résistance au froid varie d’une personne à l’autre. »

Enfin, contrer les effets du froid, qui contribue au dessèchement de la peau et des muqueuses, il est conseillé de bien s’hydrater. Pour les longues périodes d’activité physique, comme une sortie à vélo, les pauses trop longues sont à éviter.

« Une étude montre qu’on peut faire des plongées dans l’eau froide les semaines précédant l’effort pour préparer son corps », indique le chargé pédagogique qui rappelle qu’en cas de doute sur sa capacité à pratiquer du sport par températures négatives, il est primordial de consulter un médecin.

 

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