« Qu’on se le dise : je n’en suis qu’à mes premières 25 années de carrière ! » Voilà qui en dit long sur l’état d’esprit de David Goldrake à l’heure de célébrer avec le plus cette étape de sa vie de magicien. Un métier qui aura mis autant de paillettes dans la vie du Luxembourgeois que de douleurs. « Mais je ne suis pas là pour regretter, mais avancer », tranche l’illusionniste qui, de sa chambre à Las Vegas, a déjà vécu bien des aventures abracadabrantesques.

Que dirait le David Goldrake de 51 ans au jeune David qui s’essaie à ses premiers tours ?

David Goldrake : « N’écoute pas les gens négatifs et crois en tes rêves. J’ai toujours lutté pour mettre en œuvre mes projets, et je crois que c’est l’envie, l’énergie et la volonté qui forgent la réussite. Quand j’étais adolescent et que j’ai découvert la magie, beaucoup de monde a tenté de me dissuader de continuer. J’ai alors tout fait pour étouffer ces voix.

Je ne dirais pas que j’en ai souffert à l’époque mais il m’a fallu une motivation dont je ne soupçonnais même pas l’existence en moi.»

Vingt-cinq ans après vos débuts professionnels, qu’est-ce que ce métier vous a fait découvrir de vous d’ailleurs ?

« Avant j’étais sage et appliqué, dès que j’ai décidé que l’illusion serait ma profession je suis devenu un hard-working man. Je suis passé à la vitesse supérieure de ma vie par choix et non parque que l’on me poussait à suivre une voie. C’est tellement plus épanouissant.

Et puis, maintenant je sais que l’âge n’est pas ce que je croyais. J’ai longtemps pensé qu’à 40-45 ans ma vie et ma carrière seraient faites, accomplies. Et là j’entame la cinquantaine avec des montagnes de projets, d’idées de numéros. J’ai tourné au Luxembourg, en Europe, aux States, ai connu des scènes incroyables à Reno ou Las Vegas, mais je sais que le chemin est toujours ouvert devant moi. J’ai déjà une tournée internationale bookée, des projets TV, des rôles d’acteur qui me tentent. Si c’est ça “être vieux”, alors tant mieux ! »

En 2015, un grave accident lors d’un show à Ettelbruck allait faire prendre un virage à votre carrière…

« À ma vie ! La chute qui m’a emporté avec celle qui était ma femme à l’époque, j’y pense tous les jours. C’est une tragédie que je porte, en plus des douleurs physiques qui m’accompagnent depuis ce mois d’octobre 2015.

Je ne prends pas le fait d’avoir pu continuer comme une bénédiction, c’est ma torture. Le sourire est créé pour cacher cette blessure de mon âme… »

On se dit tout ?

Jeudi 27 février, David Goldrake est invité au Casino 2000 de Mondorf-les-Bains. Pas pour y jouer, ni faire disparaître des jetons ou des cartes mais pour… parler. De lui, de ses tours, de sa carrière, tout ce que voudra lui demander le public pour ce rendez-vous “Stars & stories”.

« J’ai ma boîte à secrets que personne ne saura ouvrir, avoue le magicien. Mais je suis cash sur ma vie, mon parcours. Ce qui surprend le plus les gens, généralement ? Quand je leur décris mon quotidien. Plutôt de l’intensif, de l’hyperactif. Ce que je n’ai jamais dit encore ? Que je suis allergique à l’ail et l’oignon (rires). » Pour le reste, au public de poser les bonnes questions lors de ce tête-à-tête.

 

Sur votre carte de visite, on lit aussi “acteur” et “conférencier”. Vraiment ?

« J’ai quelques rôles à mon actif et compte bien en avoir plus. Mais surtout, effectivement, j’interviens occasionnellement pour des entreprises. Cela fait 15 ans que, dans ces interventions, j’essaye de faire passer un double message. La communication précise d’abord. C’est à dire comment parler juste à ses collaborateurs, à ses supérieurs, pour éviter les méprises, les doutes, les conflits.

Et puis aussi, j’insiste sur l’importance pour nous tous d’être véritablement dans le multiculturalisme. La globalisation, on n’y a pas été forcément préparé. Rencontrer l’autre, ses différences, s’écouter, se comprendre ça nécessite de faire un pas qui, en entreprise et dans nos vies, ne peut qu’apporter des bénéfices. »

En 2020, le Covid vous avez fait créer un “spectacle en distanciel”. C’est quoi les prochains trucs qui sortiront de votre chapeau ?

« Lors de la pandémie, effectivement, nous avons créé “The Prestidigitalist”, un show en virtuel auquel les gens pouvaient assister depuis chez eux, en achetant leur billet. Là, nous sommes revenus à des “temps normaux” avec des spectacles vivants, en live ! Je fais 25 dates exceptionnelles pour mes 25 ans cette année. Un 90 minutes qui passe en revu les tours qui ont fait ma renommée et une dizaine de nouveautés.

Mais pour la fin d’année ou 2026, j’ai un vœu : faire venir à Luxembourg, mon show de Las Vegas ! Il faudra une grande scène, une grande jauge de public pour ces représentations mais c’est possible. Je suis déjà en contact avec 2 ou 3 salles pour ce projet se réalise. Et pas la peine donc de tenter de me décourager, je ne vous écouterai pas ! »

 

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