Des planches de bande-dessinée, un masque gallo-romain, une jarre à vin chinoise de l’époque Ming, des archives de grands savants belges, des tambours de l’Empire britannique : c’est fou ce qu’en 21 ans la Fédération Wallonie-Bruxelles a classé comme “trésor” parmi le patrimoine artistique ou culturel de la région. Un inventaire à la Prévert (disons à la Magritte) auquel il faut désormais ajouter de nouvelles pièces.

En effet, la Fédération a décidé d’accorder ce titre de “trésor” à 7 artefacts dont elle souhaite assurer la préservation, assurer la protection, aider à la restauration et surtout veiller à ce que ces objets ne quittent jamais définitivement le territoire national belge.

Pour faire leur choix, les élus se fient aux conseils d’experts jugeant la qualité esthétique, la rareté ou les liens avec l’histoire des “trésors”. Mais de fresque du Ier siècle de notre ère, une bible de Gutenberg de 1452 à une moto Gillet monocylindre de 350 cc (avec side-car) de l’époque coloniale, les choix surprennent toujours. Et cette première floppée 2023 n’échappe pas à la règle.

Signatures, enluminures et fossiles

Cette fois, les biens retenus concernent trois lieux. Ils sont abrités soit au Musée royal de Mariemont (A) qui regroupe désormais 10 trésors à lui seul, soit à l’Abbaye de Maredsous (B), soit au pôle Les Bâteliers de Namur (C). Et en voici le détail :

  1. La collection Warocqué d’autographes (A) : Avant sa mort en 1917, le riche industriel Raoul Warocqué a rassemblée 5.554 documents autographiques de personnalités, artistes et intellectuelles du Moyen Age au début du XXe siècle. Signatures, lettres, récits : les plus grands sont là.
  2. L’ensemble des fossiles du marbre noir de Denée (B) : Témoins des temps jadis, ces minéraux témoignent de la faune et de la flore marines présentes sur le secteur de Namur. Les bénédictins ont bien fait de conserver ces précieux éléments noirs comme le pétrole.
  3. Une paire d’échasses de la Compagnie des Mélans (C) : Destinées aux joutes qui se tenaient à Namur avant le XIXe siècle, ces accessoires se voient classés trésors quelques années après que cette coutume ait été inscrite comme chef d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de la Fédération, puis reconnue par l’Unesco.A lire> Ce que l’Unesco reconnait de remarquable au Luxembourg
  4. Une jarre à vin à décor aquatique (A) : Destinée aux banquets de la cour impériale chinoise de la dynastie Myng, cette porcelaine de grande taille est non seulement un joyau de finesse mais une prouesse de technique décorative avec l’emploi de 5 couleurs.

 

 

5. Le manuscrit de La Légende d’Uylespiegel  (A) : datant de 1867, ce texte rédigé de la main même de son auteur est considéré comme le 1er chef d’œuvre de la littérature belge. Ses 302 pages comprennent même les corrections apportées par Charles De Coster.

6. Le bréviaire de l’abbaye Saint-Adrien de Grammont (B) : Quand ces 1.700 pages ont été rédigées, Philippe le Bon était Duc de Bourgogne. En 1450, le moine copiste Wilhelmus de Predio a pris le soin de tout calligraphier en lettres gothiques et cinq artistes se sont unis pour décorer les pages, orner les lettrines et faire de l’ouvrage une pièce majeure de l’art de l’enluminure du XVe siècle.

7. Un buste de la reine Bérénice II (A) : ce marbre blanc a les traits de celle qui régna sur l’Egypte vers 230 avant Jésus Christ. Certains éléments de couleur ont ainsi traversé les siècles et presque deux millénaires.

Au total, la Fédération W-B compte déjà près de 250 trésors.

 

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