Au Luxembourg, on peut découvrir ici ou là un arbre se distinguant des autres. Car il est particulièrement grand ou qu’il a poussé d’une façon spéciale, voire qu’il détonne dans son environnement. Certains arbres ont été plantés pour célébrer des événements importants. D’autres sont issus d’essences inhabituelles au Luxembourg. Ainsi, au XIXe siècle, des globe-trotters ont ramené des semences de leurs voyages et les ont plantées de retour de voyage.

C’est ainsi que le Grand-Duché compte quelque 240 arbres dits remarquables.  Des feuillus aussi bien que des épineux qui font même parler d’eux en politique. En effet, actuellement, un règlement grand-ducal est en cours de rédaction.

L’Administration de la nature et des forêts (ANF) a élaboré une méthode d’évaluation pour déterminer si un arbre doit figurer sur cette liste. Des cases sont cochées, mentionnant des caractéristiques telles que âge, dimensions, morphologie, mais aussi importance historique et culturelle. « Plus un végétal correspondra à ces critères, plus la probabilité qu’il obtienne le statut sera grande », explique Martine Neuberg de l’ANF.

Touche pas à mon arbre !

Lorsque l’ANF décide d’inscrire un arbre sur la liste, le propriétaire du terrain est consulté par le biais d’une enquête publique. Le particulier ou l’administration concernée peut alors faire part d’une éventuelle objection. Si l’arbre obtient le statut, une protection stricte s’appliquera par contre.

Sans autorisation, il ne peut par exemple pas être abattu, transplanté ou endommagé. En contrepartie, le propriétaire reçoit une subvention de 75 % des coûts éventuels d’entretien et préservation de l’arbre.

Le règlement grand-ducal met en œuvre une mesure de la loi sur la protection de la nature de 2022, qui exige une telle liste. « Mais même avant cela, il y avait déjà des arbres remarquables au Luxembourg », rappelle Martine Neuberg.

Plus précisément, il y avait deux listes sur lesquelles figuraient de tels arbres. D’une part, l’ANF tenait une liste interne à laquelle elle se référait pour prendre différentes décisions. D’autre part, on trouvait également des arbres sur la liste des bâtiments et monuments protégés – entre autres ceux qui font partie d’un bâtiment ou d’une chapelle à valeur historique et culturelle.

Ces arbres seront désormais repris dans la nouvelle liste – beaucoup ont déjà été transférés. En revanche, aucun arbre individuel ne sera plus ajouté à la liste des bâtiments et monuments.

Mais des critiques ont également été formulées. Les écologistes étaient au courant des listes précédentes. Ils ont constaté que la nouvelle liste comportait moins d’arbres, d’où certaines inquiétudes… Il arrive en effet que des arbres protégés fassent obstacle à un projet de construction et que certaines personnes tiennent à ce que ces arbres ne soient plus protégés.

Martine Neuberg rassure toutefois : l’ANF n’a pas l’intention de raccourcir la liste. Elle sera même élargie à l’avenir. Le fait qu’il s’agisse d’un règlement grand-ducal, qui peut être modifié plus facilement qu’une loi, permet de le faire facilement.

Mais en plus, l’Administration en charge de la Nature et des Forêts a dû constater que certains arbres qui figuraient sur l’ancienne liste ont disparu, par exemple parce qu’ils sont morts. D’autres encore apparaissaient en double, voire en triple. « Avant que les forestiers ne puissent utiliser le GPS, de telles erreurs étaient assez fréquentes », relate Martine Neuberg. Les arbres remarquables du Luxembourg pourront donc continuer à bénéficier d’un statut de protection spécial.

 

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