Vous aussi, notamment lorsque vous étiez étudiant(e), il vous est arrivé un jour, au cours d’une soirée “arrosée”, d’avoir cette sensation de vous sentir soudainement beaucoup plus à l’aise en parlant dans une langue étrangère ?

Mais qu’y avait-il de différent à ce moment-là ? Rien de spécial pourtant, pas d’oreillette dissimulée derrière une mèche  et encore moins de professeur de langues tapi derrière vous en train d’assurer une traduction simultanée. Ah si, peut-être juste une chose : les deux verres d’alcool consommés ce soir-là, mais de là à en établir une corrélation ; quoique…

Une étude menée sur des Allemands

Se posant la même question d’un lien improbable entre alcool et meilleures facultés linguistiques, des chercheurs britanniques et néerlandais ont mené en 2017 une vaste étude scientifique pour en avoir le cœur net. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, il semblerait bien que boire un verre ou deux d’alcool puisse avoir une incidence certaine.

Afin d’arriver à cette conclusion, les chercheurs ont sollicité des étudiants allemands en cours d’apprentissage du néerlandais pour mener à bien leur expérience. Ces derniers ont été divisés en deux groupes : celles et ceux appartenant au premier groupe ont été invités à discuter avec des Hollandais et avaient, pour se désaltérer, un simple verre d’eau. Dans le second groupe, les étudiants ont, eux, reçu l’équivalent d’une pinte de bière avec la même consigne de discuter avec les Hollandais.

Les scientifiques ont ensuite demandé aux Néerlandais quel était, selon eux, le groupe ayant le meilleur niveau dans leur langue maternelle et, surprise, les mieux notés étaient de loin les étudiants ayant bu de la bière !

Des résultats à relativiser

Mais (car oui, il y a un « mais ») : en réalité, les boissons alcoolisées ne nous feraient pas réellement progresser dans une langue étrangère, en tout cas pas tel qu’on l’entend. Sur ce point, les chercheurs sont formels : boire de l’alcool n’améliore en rien ni son vocabulaire ni sa grammaire dans une autre langue.

Ici, les progrès constatés chez les étudiants concernent uniquement la prononciation de certains mots, permettant de la sorte d’être mieux compris par leurs interlocuteurs. Et l’explication est simple : après un à deux verres, l’alcool libère alors son côté “désinhibiteur” encourageant à parler sans complexe.

Prudence toutefois : si un verre ou deux peuvent aider à parler plus facilement et distinctement dans une autre langue que la sienne, une consommation trop excessive peut, au contraire, avoir comme conséquence de ne plus être compris du tout ! D’où l’intérêt de consommer avec modération.

Notons cependant que si l’étude vaut pour les étudiants allemands, mais aussi français et belges, les étudiants luxembourgeois, avec une maitrise dès l’école de leur langue natale, du français, de l’allemand et même souvent de l’anglais et/ou d’une autre langue, devraient, eux, réussir à s’en sortir même en restant à l’eau !

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