Depuis Dudelange, l’IA plonge dans l’univers du dessin animé
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 11/12/2024 à 17:12
On n’est jamais mieux servi que par soi-même… Et à 48 ans, Julien R. en fait la démonstration depuis début décembre. Ce papa de jumeaux qui ne trouvait « guère de contenus ludiques, pas débilisants et à partager en famille » pour accompagner ses enfants en voiture sur le trajet de l’école, a décidé de créer ses propres animations. Bingo : une semaine de mise en ligne sur Youtube et la chaîne Kinidous comptait déjà 14.000 vues, sans aucune promotion.
« L’idée, raconte le webdesigner installé au Luxembourg depuis 7 ans, c‘était de retrouver l’esprit des “vieux” Disney. » Entendez par là, de vraies histoires, des images léchées, de belles mélodies. Faire appel à l’IA pour l’aider à générer ces vidéos s’est alors imposée et à l’aide de six logiciels la première création était née. On s’approche de la dizaine de mises en ligne depuis.
Images, vidéo, musiques, échanges, paroles de chansons, bruitage, montage, l’intelligence artificielle fait avancer tout ces processus. « Mais l‘imaginaire, les émotions, le sens du récit, cela reste mon domaine. Ce n’est pas l’ordinateur qui déverse des minutes et des minutes de sons et de visions qui sont juste abrutissantes au final », tempère l’initiateur de ce projet.
Alors d’une reprise de “Vive le vent” à un conte de Noël en passant prochainement par la découverte de l’alphabet, Julien et son épouse apportent leur patte à tout ce qui va être visible en ligne. Autant en tant que webdesigner que père de famille. « D’ailleurs, l’avis de mes deux garçons de 10 ans compte. La chaîne veut s’adresser aux 3-12 ans mais c’est une tranche d’âge qui comporte déjà plusieurs publics. Les bambins réagissent aux couleurs, aux mouvements, aux sons quand les plus grands deviennent plus sensibles au récit, aux jeux de mots. Et là, l’humain apporte sa connaissance de la sensibilité bien mieux que l’IA. »
Des idées pour d’autres productions, le webdesigner indépendant en a déjà plein la tête. Mais, si le décollage de la chaîne se confirme, sa volonté serait de la faire devenir polyglotte. « C’est vrai que voir les personnages s’exprimer, chanter en luxembourgeois, allemand ou anglais pourrait être top pour mieux l’ancrer au public du Grand-Duché notamment. Je travaille à Dudelange, je vis dans ce pays, ce serait un juste retour des choses. »
Et là encore, si l’IA peut aider, elle ne fera pas tout. « Il faudra faire appel à de “vrais” traducteurs pour conserver le sens, les rythmes, les sentiments ou les rimes des chansons. Là encore, c’est important pour que Kinidous se distingue d’autres chaînes qui misent seulement sur du bruit, des couleurs criardes et des histoires insensées ! »
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