Un hiver sec, un printemps plus arrosé et venteux et maintenant une chaleur persistante : ne comptez pas sur les vignerons luxembourgeois pour faire grise mine. « Ça ne pouvait pas être mieux ! », confie même Serge Fischer, conseiller à l’Institut Viti-vinicole.

Certes, début mai, il y a encore eu quelques gelées tardives qui ici ou là ont pu avoir raison de quelques futures grappes. Mais rien de bien méchant au final. « Et puis ces températures douces et chaudes empêchent le développement de certaines maladies. Donc pour l’instant, du soleil comme ça, on en redemande… »

La sécheresse ? Les côteaux de Moselle ne s’en plaignent pas, pour le moment. Et Serge Fischer de rappeler que « la vigne reste une culture des régions du sud de l’Europe. C’est un végétal qui apprécie donc plus les conditions arides ». Une bonne exposition, un enracinement profond suffisent à lui donner le soleil et l’eau qui feront les bonnes vendanges.

Chaud devant : voilà des essais !

L’été dernier, la canicule avait eu raison de la quantité de raisons récoltée au Grand-Duché (de l’ordre de 88.000 hectolitres). Moins certes mais un cru 2023 qui avait bonne tenue. D’ailleurs clairement, voilà déjà quelques années que les effets du changement climatique ont libéré les professionnels du vin du souci qu’avaient leurs aînés : que les raisins n’atteignent leur juste point de maturation avant les premiers froids.

N'empêche que le secteur sait qu'il faudra sans doute s'adapter à des météos plus chaudes à l'avenir. Un pronostic qui d'ores et déjà se prépare à l'IVV : « En 2024, nous allons débuter des essais sur des porte-greffes venus d'Espagne, d'Italie ou du Sud de la France déjà adaptés à des températures plus élevés. Il faudra voir comment ils se font au climat du Luxembourg et de la Moselle particulièrement ».

Maintenant, le conseiller viticole comme tous les récoltants savent qu'un seul caprice du ciel peut réduire à néant les espoirs dans des vendanges généreuses. Que la grêle passe son chemin, mais « durant l'été, on ne sera pas contre deux ou trois semaines de pluie fine ». A charge pour Saint Donat, le protecteur des vignerons de Wormeldange et environs, d'entendre cette prière...

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