Au Grand-Duché, le loup peut dormir sur ses deux oreilles
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 24/01/2024 à 11:01
Et si demain le loup n’était plus « strictement protégé » mais juste… « protégé » ? La distinction est maigre certes, mais elle permet pour l’instant au carnivore de ne pas être chassé comme un gibier commun. Seulement au vu de la prolifération de l’animal sur le continent, la Commission européenne envisage de rétrograder le niveau de protection offert aux prédateurs qui se nourrit plus de souris, oiseaux et lièvres que d’enfants, il faut tout de même l’avouer !
C’est qu’après trois décennies de préservation intensive, la population s’est sérieusement agrandie (en nombre) et étendue (géographiquement). Près de 20.000 sujets composeraient les meutes des bois parmi 23 États membres qui ont recensé leur présence. Et cela compris sur la Grande Région où, occasionnellement, le mammifère est soupçonné d’attaquer des ovins. Ce fut encore le cas, au Luxembourg, l’été dernier.
En Wallonie, 🇧🇪50 attaques de loups ont été signalés depuis 2019. En France, ses grandes dents sont impliquées dans 🇫🇷3.000 morts de bêtes d’élevage chaque année. Côté allemand, on parle de plus de 🇩🇪4.500 “victimes” de l’appétit du canis lupus en douze mois… De quoi donner des démangeaisons dans la carabine de bien des paysans !
The concentration of wolf packs has become a danger for livestock and potentially for humans.
We urge local and national authorities to take action where necessary.
Local communities, scientists and others are also invited to submit data on wolves and their impacts ↓
— European Commission (@EU_Commission) September 4, 2023
Et c’est donc bien pour assurer une meilleure régulation du loup qu’Ursula von der Leyen a demande maintenant aux pays de la Commission européenne de se prononcer pour « davantage de flexibilité pour gérer activement les meutes critiques ». La question sera débattue dans les prochains jours durant la présidence belge de l’UE.
Interrogé, le nouveau ministre de l’Environnement luxembourgeois a déjà dégainé un avis défavorable à pareille évolution. Dans L’Essentiel, Serge Wilmes (CSV) reconnait d’ailleurs : . « Ici, on n’a 🇱🇺pas encore eu de gros soucis et s’il y en avait un avec une bête, le ministre peut déroger et donner une autorisation de chasser cet animal ».
Certes, il n’est pas question de traquer désormais le loup partout en Europe. L’abattage restant une mesure d’exception dans le projet en discussion. Un projet qui vise « à promouvoir la coexistence avec le loup et les grands carnivores en général » et intègre des aides pour des mesures préventives (système de détection, filets protecteurs pour le bétail, etc).
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