En cette période de Noël, bien des smartphones ou des tablettes vont se retrouver sous le sapin. Mais qu’en est-il de l’aspect écologique de ces nouvelles technologies ? « Pour fabriquer un téléphone portable, il faut extraire 86 kg de matières premières », explique Camille Muller du portail écologique luxembourgeois Oekotopten.lu. Il est donc d’autant plus important que le nouvel appareil ait une longue durée de vie pour éviter de trop consommer de ressources.

La réparabilité joue un rôle important à cet égard. En France, la chose est entendue depuis longtemps. La loi prévoit que chaque appareil électronique doit être doté d’un indice de réparabilité. En un coup d’œil, les consommateurs peuvent ainsi constater dans quelle mesure il sera possible de dépanner leur accessoire en cas de panne. L’indice allant de 1 à 10.

Parmi les critères retenus par cette notation figurent d’une part la facilité de démontage – c’est-à-dire si les pièces sont collées ou vissées ensemble – et d’autre part la possibilité de changer la batterie par l’utilisateur lui-même. Mais l’indice tient aussi compte de la durée de disponibilité des pièces de rechange.

« Il ne faut pas oublier les mises à jour », ajoute Camille Muller. Quel est l’intérêt d’un smartphone âgé de 10 ans si son propriétaire ne peut plus utiliser ses applications devenues obsolètes pour le système d’exploitation ?

Succès au Luxembourg

Depuis quelque temps, l’idée venue de l’Hexagone a fait son chemin au Grand-Duché. Oekotopten s’est associé aux deux plus grands fournisseurs de téléphonie mobile du pays pour qu’ils affichent eux aussi l’indice de réparabilité français. Les deux opérateurs (Post et Tango) ont accepté, à condition que les appareils en question disposent déjà de cette évaluation en France.

Mais en 2025, Paris abandonnera cet l’indice de réparabilité. La raison en est simple : une nouvelle directive européenne prévoit que tous les smartphones et tablettes de l’UE soient munis d’une étiquette indiquant leur efficacité énergétique. « L’énergie consommée par un smartphone pendant son fonctionnement est, bien sûr, minime », explique Camille Muller.

Mais ce qui sera plus intéressant tient dans les informations également mentionnés sur l’étiquette. On y trouvera à l’avenir des informations sur la durée de vie d’une charge de batterie, le nombre de cycles de charge que la batterie peut supporter (jusqu’à ce qu’elle n’ait plus que 80 % de capacité), la résistance de l’appareil à l’humidité et à la poussière et le degré de facilité de réparation. Et Camille Muller de glisser un conseil en passant : moins un appareil a de “trous” (prise énergie, casque, branchements périphériques), moins il est sensible aux dommages causés par l’humidité.

Oekotopten n’encourage toutefois pas les utilisateurs de téléphones portables à en changer régulièrement. « Si le smartphone fonctionne encore, il n’y a pas vraiment de raison d’en acheter un nouveau ».

Si le moment est toutefois venu, il ne faut pas laisser le matériel délaissé dans un tiroir. Dans certains magasins, il est possible de revendre son ancien téléphone (encore en état de marche) afin qu’il soit remis en état et trouve un nouveau propriétaire en mode “reconditionné”.

Une autre possibilité consiste à le donner à une organisation caritative, telle que Digital Inclusion, qui le donnera (après l’avoir remis en état) à des réfugiés ou à des personnes ayant moins de moyens financiers.

Si un appareil ne fonctionne plus du tout, « il doit être recyclé dans les règles de l’art », insiste également Camille Muller. En effet, les matières premières  intégrées (comme l’or et l’aluminium) sont précieuses et leur récupération est moins nocive pour l’environnement que l’extraction de nouvelles matières premières.

 

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