C’est promis, « d’ici Pâques », le Luxembourg fera savoir de quel côté son cœur balance : pour ou contre le récent Accord de libre échange Mercosur que la présidente de la Commission européenne espère signer avec Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay. Et si Paris et Varsovie ont déjà fait part de leur vive opposition à ce traité, si Rome n’est guère enchantée, Luxembourg entend se donner le temps d’analyser le texte et ses impacts pour ses agriculteurs.

Le Premier ministre l’a fait savoir à l’issue du dernier Conseil de gouvernement et après avoir rencontré les représentants des éleveurs et cultivateurs du Grand-Duché (soit de l’ordre de 4.700 emplois). « Nos agriculteurs ne veulent surtout pas qu’un tel accord ne se fasse à leur détriment », et Luc Frieden a bien l’intention d’y veiller. Avec d’autant plus de facilité d’accès aux conséquences de ce texte que le nouveau commissaire européen en charge de l’Agriculture et l’Alimentation est… luxembourgeois. Christophe Hansen en l’occurrence.

Mais, dans l’attente, c’est une avancée que propose le gouvernement luxembourgeois : aider financièrement les exploitations qui souhaiteraient développer la culture sous serre. « Car nous pensons qu’il est nécessaire de pourvoir plus encore le pays en fruits et légumes produits sur son sol, mais avec la météo que l’on a… ».

Ainsi, pour s’assurer une production locale plus forte (et assurée malgré les aléas climatiques), le Gouvernement va mettre la main à la poche. Et une enveloppe globale de 20 millions d’euros a été décidée dans ce seul but.

Bon pour les circuits courts

Martine Hansen, ministre de l’Agriculture, va donc vite soumettre un projet de loi assurant que des aides financières soient accordées, après appel à projets. Les investissements éligibles devant se trouver dans une fourchette comprise entre 1 et 12 millions d’euros, avec un accompagnement possible de l’État de 40%, pouvant monter à 55% si le demandeur est un jeune agriculteur.

Évidemment, ce n’est pas la multiplication des serres qui garantira l’autonomie alimentaire du Luxembourg. Loin de là. Le ministère le rappelle : « Pour certains légumes comme les 🥦choux, les 🥬salades ou les 🥕carottes, le taux d’autosuffisance atteint au mieux 15 %. Pour 🍓fraises,  🍅tomates et 🧅oignons, la production nationale n’atteint même pas 1 % de la quantité consommée »…

Mais cela pourra notamment permettre la continuité du développement de l’horticulture. Un secteur qui, de 2010 à 2021, a déjà progressé de 48 hectares exploitées à 235 ha.

De plus, alors que chacun appelle de ses vœux, la consommation en “circuit court” (de la ferme à la fourchette !), la multiplication des serres s’inscrira dans cet élan aussi.

 

Suivez aussi nos actualités sur Instagram