S’il est un mot qui convient à l’activité de la Distillerie Pitz-Schweitzer à Hosingen, c’est tradition. Une tradition familiale d’abord, comme le rappelle l’actuel dirigeant Jacques Pitz : « Tout cela a commencé avec mon arrière grand-mère aux alentours de 1840. Et puis, il y a eu grand-père, mon père et moi maintenant… » Et aujourd’hui, ce sont près de 300.000 bouteilles par an qui sortent des ateliers.

Tradition dans la production aussi, puisque dans la gamme des eaux-de-vie et liqueurs-maison se retrouvent quelques-unes des étiquettes les plus légendaires du pays. L’Élixir de Mondorf et ses 38° (à base de plantes, épices et une larme de cognac), E’sleker Droepp (la goute des Ardennes produite depuis 1959 à base de baies de genièvres ou encore le Casserodu château de Beaufort (et son incroyable parfum de cassis). « Mais pour faire passer les fêtes, tout le monde vous le dira au pays, c’est le Buff qu’il faut », sourit le patron.

À consommer avec modération, le Maagbitter Buff s’invite ainsi à la fin des bons (gros) repas depuis… le XVIIIe siècle. « C’est à cette période qu’un médecin-herboriste hollandais a défini la recette. Il a confié le secret de la composition à un officier basé à Echternach et ma famille a racheté les droits en 1935. »

Depuis, « l’effet Buff » est connu de toutes les familles luxembourgeoises. « Il y a de la gentiane, du gingembre aussi et pour le reste de la vingtaine de plantes utilisées, je ne peux rien vous dire. Mais sa qualité d’aide à la digestion  ou même pour soulager les douleurs abdominales est connue. Et même reconnue médicalement : dans le passé, certains médecins en prescrivaient à leurs patients ! »

Les temps ont changé, mais la bouteille verte et son précieux liquide sombre ont traversé les âges. « Mais c’est devenu aussi à la mode de prendre du Buff en apéritif. Là, accompagné d’eau gazeuse et d’une tranche d’orange, ça vous ouvre l’estomac pour faire un bon repas !», vante Jacques Pitz. Toujours avec une dégustation modérée, cela va de soi.

Depuis peu également, la distillerie a eu la surprise d’avoir des retours sur le caractère “digestif” de sa nouvelle liqueur Ourdaller Amaro. Ainsi, malgré une forte concentration en sucre logique pour cette liqueur, cet « amer italien » aurait lui aussi quelque effet pour éviter les lourdeurs d’estomac. L’alcool (30°C) est en train de se forger une réputation inattendue, compris pour ceux qui en ont imaginé la recette en 2023. « Je pense que mettre ça sur les tables de réveillon, ça peut changer », glisse en bon représentant de sa marque le patron de la plus vieille distillerie luxembourgeoise.

Mais pas le temps de s’attarder sur la gamme, les fêtes approchant, les commandes pleuvent. « D’un côté, on a les familles luxembourgeoises qui se ravitaillent en bouteilles qu’elles partagent depuis des générations. De l’autre, aux frontières, il y a la clientèle qui connaît la qualité de nos produits et qui apprécient de bénéficier d’accises moins chères au Grand-Duché pour compléter leur bar de fêtes ! », distingue Jacques Pitz. Avant de rappeler, encore et encore, que tout alcool est à déguster avec retenue.

 

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