La Saint-Valentin est certes passée mais la prochaine occasion d’acheter un bouquet de fleurs ne manquera pas de se présenter. Mais ceux qui s’intéressent à l’origine des plantes sont souvent déçus. Il faut savoir que pour les fleurs coupées ou en pot, il n’existe pas de normes de commercialisation qui exigeraient un étiquetage de l’origine. Alors que c’est le cas pour les fruits et légumes frais, par exemple.  C’est ce qui ressort de la réponse de la ministre de la Santé Martine Deprez (CSV) à une question parlementaire.

Une discussion autour des fleurs est née en France après le décès d’une fillette de 11 ans, atteinte de leucémie. Sa mère, fleuriste, était régulièrement exposée aux herbicides dans le cadre de son travail. En conséquence, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a été chargée de mener une étude pour examiner les risques pour les personnes travaillant dans ce secteur et pour les enfants.

Le constat est le suivant : près de 85 % des fleurs coupées vendues en France sont importées. Une grande partie provient de pays hors Europe, y compris de pays où les normes sanitaires sont moins strictes que dans l’Union. Il n’est pas exclu que des herbicides toxiques soient utilisés, dénoncent les deux députés DP Gérard Schockmel et Luc Emering.

Pas de traçabilité

Selon la ministre, il n’existe pas de système établi de traçabilité tel que prévu par la législation européenne pour les denrées alimentaires. La ministre rappelle toutefois qu’il existe un certain nombre de labels privés qui attestent notamment de l’origine des produits vendus sous ces labels.

Les consommateurs qui veulent être sûrs de l’origine, peuvent se tourner vers les fleurs ” made in Luxembourg “. Mais l’offre est très limitée. Certes, quelques horticulteurs ont maintenu la production de fleurs en pots ou même de fleurs coupées, comme l’explique la ministre, mais cette production au Luxembourg est très limitée.

La tendance est à la création de champs où les clients peuvent cueillir eux-mêmes des fleurs.

Au Grand-Duché, on recense 24,13 hectares de champs de fleurs et 0,61 ha de serres destinées à la production de fleurs. Toutefois, le ministère de l’Agriculture, lui-même, estime que ces superficies sont certainement sous-évaluées par rapport à l’activité réelle.

 

Où en sont les pesticides au Luxembourg ?

Ces dernières années, des études ont régulièrement mis en évidence la forte présence de pesticides dans l’environnement. Ainsi, des échantillons prélevés par l’organisation environnementale Mouvement Ecologique avaient révélé que des pesticides se trouvaient même dans la poussière des ménages luxembourgeois achetant des aliments bio.

Le ministère conseille aux fleuristes de faire preuve d’une certaine prudence dans leur travail. Ils doivent se laver les mains régulièrement ou porter des gants. Ils ne doivent pas se toucher le visage avec des mains ou des gants sales. Ils devraient changer de vêtements de travail une fois leur journée terminée et aérer régulièrement la pièce dans laquelle ils travaillent.

Les fleuristes sont formés à l’utilisation de produits phytosanitaires et d’herbicides pendant leur apprentissage. En outre, la vente de certains produits phytosanitaires à usage professionnel, ainsi que leur commerce, ne sont autorisés qu’aux personnes titulaires d’une licence spécifique – le « Sprëtzpass ». Au Luxembourg, l’employeur est responsable de la sécurité et de la santé de ses employés. L’Inspection du travail ITM effectue des contrôles dans ce contexte. Selon la ministre de la Santé, il en va de même dans le secteur de la floriculture.

Une étude comme celle qui a été lancée en France n’est d’ailleurs pas prévue au Luxembourg.

 

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