Oups, un végan s’invite à votre réveillon !
Publié
par
Yves Greis
le 19/12/2024 à 06:12
Non, convives végans et dîners traditionnels de fin d’année ne sont pas incompatibles ! Ainsi, un menu de fêtes peut aussi bien être concocté sans forcément faire appel à chapons, foie gras, huitres et autres aliments d’origine animale (viande, beurre, œufs, miel, etc). « On trouve de plus en plus d’alternatives végétaliennes à tout, explique Barbara Ujlaki. Prenez ce “fromages” à base de plantes, il fond comme de la raclette et a le même goût qu’un autre produit fabriqué à partir de lait !» aiainsi la présidente de la Vegan Society Luxembourg, Barbara Ujlaki.
Si le goût des variétés végétales pouvait encore être amélioré il y a dix ans, il constitue aujourd’hui une bonne alternative pour les personnes qui souhaitent réorienter leur alimentation. Et à la Vegan Society Luxembourg, on veille à ce que ce mode de consommation puisse se développer.
Ces dernières années, le produit végétalien qui a beaucoup fait parler de lu est le “faux gras“. Il s’agit d’un ersatz de foie gras, censée avoir le même goût que l’original. « Moi, je n’aime pas ça, avoue la végane. Mais certaines personnes disent que c’est même meilleur que le produit de base ! ». Occasion de rappeler que la production de foie gras est d’ailleurs interdite au Luxembourg pour des raisons de protection des animaux. Il est toutefois vendu et consommé.
Véganisez vos menus !
Les convices qui ne veulent pas se contenter de produits végétaliens achetés et qui préfèrent préparer eux-mêmes quelque chose peuvent ” véganiser ” leurs recettes, encourage Barbara Ujlaki. Pour ce faire, les ingrédients d’origine animale sont remplacés par des ingrédients d’origine végétale dans les recettes. Le lait de vache, par exemple, peut être très facilement remplacé par des laits végétaux. « Il en existe aujourd’hui de nombreuses sortes compris en supermarchés ». La palette s’étend de la boisson au soja, à l’amande ou à l’avoine.
En cas de doutes, Internet peut aussi aider : « En principe, il suffit de rechercher le nom d’un plat avec le mot “vegan” derrière ». On trouve alors des centaines de recettes, de la plus facile à la plus compliquée.
Un point de la liste des courses avant les fêtes auquel il faut également penser est celui des boissons. Jus et vins ne sont pas automatiquement végans. En effet, des produits d’origine animale (comme la gélatine) peuvent être utilisés lors de la fabrication, même s’ils ne sont pas forcément présents dans le produit final. C’est notamment le cas parfois lors du processus de clarification – le filtrage des impuretés.
Nombre de végans se plaignent également de la présence de colle animale sur les étiquettes de bouteilles. Mais certaines boissons sont désormais labellisées végétaliennes. Si ce n’est pas le cas, Internet peut également aider. Une brève recherche suffit pour savoir si une boisson est adaptée aux assoiffés végétaliens.
Le vin végan peut même venir du Luxembourg. « Nous travaillons avec le domaine viticole L&R Kox », explique la présidente de la Vegan Society Luxembourg. L’entreprise de la Moselle luxembourgeoise a ainsi intégré dans sa gamme de produits des vins qui peuvent être appréciés par cette clientèle particulière mais de plus en plus nombreuse.
Conversations désagréables
Être invité en tant que végétalien « entraîne aujourd’hui moins de frictions à table », estime Barbara Ujlaki. La plupart des hôtes savent désormais ce que cela signifie être végétalien et sont capables d’adapter leurs mets. Les végétaliens sont généralement prêts à apporter de la nourriture et à répondre aux questions ouvertes si leur mode de vie pose problème à leur hôte.
Si le nombre de conversations désagréables a diminué entre la poire et le fromage, des critiques telles que “les végétaliens ne doivent pas faire de prosélytisme” revient toutefois encore souvent lors des dîners. Barbara Ujlaki ne laisse pourtant plus passer ces remarques : « Bien sûr, chacun prend sa propre décision. Mais il faut alors savoir que cette décision a une victime, l’animal ».
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Il n’existe aucun chiffre officiel sur le nombre de végans au Luxembourg. En Allemagne, environ 10 % des gens seraient végétariens et 2 % végétaliens. On imagine qu’il en va de même au Grand-Duché. « Mais de très nombreuses personnes disent vouloir réduire leur consommation de viande », explique Barbara Ujlaki.
Le week-end passé, à Bonnevoie, le succès du marché de Noël de la Vegan Society Luxembourg a montré à quel point ce mode de vie avait gagné en popularité. Le rendez-vous a été aussi visité par de nombreux omnivores avides de renseignements sur les possibilités et s’approvisionner en “fromage” végétalien par exemple. En outre, l’association organise régulièrement un ” Wine & Cheese Tasting “ végétalien qui, selon la responsable, est bien fréquenté.
« Les gens ne veulent plus faire de mal aux animaux. Par leurs actes, ils le font quand même en achetant et en consommant des produits d’origine animale. » Alors avis à qui a encore des préjugés sur le fait que les végétaliens sont extrêmes ou que la nourriture végane n’est pas savoureuse, ces fêtes peuvent constituer une belle occasion d’y goûter, de tester des recettes, de tenter entrées, plats ou desserts qui sied le mieux à votre appétit. Qui sait alors si…
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