Ces dernières années, différentes dispositions ont été prises pour réduire l’emploi d’emballage à usage unique. Les commerces ont été concernés en premier lieu (sachet d’emballage), mais la restauration était aussi dans le collimateur. Ainsi, à partir du 1er janvier 2025, aucun repas livré ou récupéré au restaurant en mode take-away ne devait plus être emballé dans un emballage non-réutilisable. Finalement, à quelques jours de leur instauration au Luxembourg, ces règles viennent d’être assouplies et reportées.

Il a été décidé qu’il faudrait attendre janvier 2027 pour que les clients puissent apporter leur propre récipient pour ramener à la maison les restes de leur repas. En 2028, les consommateurs se verront proposer l’option d’obtenir des récipients réutilisables par le restaurateur lui-même. L’option des récipients jetables sera toutefois maintenue.

La nouvelle a été prise avec satisfaction par la fédération luxembourgeoise de la restauration. Et l’HORESCA ne manque pas de saluer ce geste en faveur de ses adhérents notamment pris grâce à l’engagement du ministre de l’Environnement, Serge Wilmes. Des discussions intensives ont eu lieu au cours des dernières semaines, et voilà le résultat.

Des pizzas ramollies

« La Fédération a aussi pensé à ses clients, explique Claude Ries, responsable de ce dossier à l’HORESCA. Qui veut se faire livrer une pizza ramollie dans une boite en plastique ? », ironise-t-il. Sans oublier qu’il fallait payer une “consigne” (donc un surcoût pour le consommateur) et aller rapporter son emballage à l’un ou l’autre des restaurants. « La crainte était aussi qu’à la fin, la clientèle se tourne vers les pizzas surgelées ou en distributeur automatique plutôt que d’aller la déguster dans nos établissements ! »

De plus, le gouvernement précédent aurait décidé de ces dispositions sans consulter l’HORESCA. Sans oublier un manque d’information à l’égard du grand public possiblement concerné par la mesure, reprochait le monde de la restauration.

Pour les professionnels de la cuisine, ce n’était pas à eux d’« éduquer ou contraindre » leur clientèle à ces nouveaux gestes, estime Claude Ries. Les clients devraient plutôt avoir l’option et pouvoir décider si oui ou non ils préfèrent un emballage à usage unique ou réutilisable ou s’ils apportent eux-mêmes des récipients.

Et puis, au Luxembourg depuis 2018, il existe déjà l’ECOBOX, née d’une collaboration entre HORESCA et la Superdreckskëscht. Il s’agit d’un bol en plastique réutilisable que les clients peuvent obtenir contre une consigne, justement pour emporter une part de leur diner ou déjeuner.

Elle a d’abord été introduite par des restaurants à vocation écologique, puis s’est répandue. Des élèves avaient même fait pression pour que leurs cantines mettent également des ECOBOXes à disposition.

Aujourd’hui, l’HORESCA demande au gouvernement que les règles européennes en matière d’emballages soient appliquées, sans excès. Ainsi, le pays pourrait laisser les mêmes exceptions que ce qu’à prévu l’UE pour les plus petits points de restauration (comme une sandwicherie ou une simple friterie). « Ces commerces ne peuvent pas se permettre de laver de la vaisselle supplémentaire, cela leur reviendrait trop cher », assure la Fédération.

Pour Claude Ries, la remise en question doit aussi avoir lieu dans le quotidien de chacun : « Manger une pizza au restaurant est plus écologique que de se la faire livrer. Et un espresso se boit aussi vite au comptoir que dans un gobelet en plastique à emporter, non ?».

 

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