Voilà quatre ans, les Caves Schlink faisaient office de pionnières. Pour la 1ère fois au Luxembourg, un domaine viticole se lançait dans le vin sans alcool. Depuis, l’exemple des viticulteurs de Machtum a été suivi. Par Domaines Vinsmoselle notamment. Façon d’essayer de coller à la tendance qui veut que de plus en plus d’amateurs de “jus de raisin” souhaitent jouer la carte de la sobriété, et se tournent vers des boissons non-alcoolisées.

Voilà comment désormais des vins “traditionnels” et mousseux luxembourgeois sans alcool se retrouvent en vente. Pas encore en grande quantité certes, mais « déjà en bonne qualité », s’il on en croit le directeur de l’Institut viti-vinicole du pays (IVV). « Il est important de s’établir sur ce marché avec de bons produits », insiste d’ailleurs le responsable. Reste maintenant à savoir si, à l’instar des bières 0 alcool, ces bouteilles vont trouver leur public.

Pour celles et ceux qui ne connaîtrait pas le produit, il est plus exact de dire qu’il s’agit de vin « désalcoolisé ». En effet, le liquide issu du pressage des raisins et de la fermentation sort naturellement avec un certain degré d’alcool.

Un achat à plusieurs

C’est une distillation sous vide qui alors permettre de retirer les degrés sans perdre les arômes. Un procédé qui demande une “bonne base” de départ. En effet, explique M. Fischer. « l’alcool est aussi un vecteur de saveur. L’enlever c’est aussi éliminer du goût pour le buveur ».

D’expérience, les caves ont ainsi appris qu’un jus de départ un peu trop acide devient bien plus acide une fois la transformation achevée…  Il va donc falloir adopter de nouveaux modes de vinification pour ces produits spécifiques.

Tout comme il va falloir disposer de nouveaux équipements. Et ceux nécessaires à l’élaboration des vins sans alcool s’avèrent très coûteux. D’ailleurs, la principale machine est tellement cher qu’aucun vigneron du Grand-Duché n’a encore risqué l’investissement.

Toutefois, relate le directeur de l’IVV, des discussions seraient en cours pour « un achat conjoint de la machine entre plusieurs caves ». Le monde des vignes a souvent été coopératif, pourquoi ne pas continuer donc.

Il est à noter que lorsque les brasseurs ont adopté les premières bières sans alcool, il a été constaté que ces boissons avaient un "effet placebo". Le goût et la sensation ressentie par le buveur étant proches de ceux ressentis dans le cas d'une bière "normale", l'esprit du consommateur ne distinguait pas forcément le fait qu'il n'ingérait plus d'alcool. Plutôt efficace pour parer certaines addictions à la bouteille !

Cela pourrait constituer une raison (parmi d'autres) pour certain-e-s d'adopter ces vins. Et le dicton de s'inverser alors : qu'importe l'ivresse pourvu qu'on ait le flacon…

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