Voilà des années déjà qu’en Norvège, il faut avoir l’œil pour repérer les paquets de cigarettes en vente. Afin de limiter la consommation -en évitant l’achat impulsif notamment Oslo a décidé de mettre le tabac et ses dérivés à l’abri des regards. Moins visibles, les “clopes” deviendraient moins désirables… et donc consommées. Si Islande et Irlande avaient emprunté déjà la même voie, voilà la Belgique qui rejoint le lot des pays se montrant plus sévère avec la visibilité de ce qui reste un stupéfiant.

Ainsi, dès le 1er avril 2025, supermarchés, marchands de journaux, stations-services et les espaces duty-free du Royaume ne pourront plus présenter des murs de paquets de cigarettes, des colonnes de seaux de tabac à rouler, des présentoirs remplis de filtres ou papier, des montagnes de boites de cigares mais aussi accessoires de vapotage au regard de leur clientèle. Et la liste des produits et accessoires prohibée est encore longue…

Cette interdiction d’étalage va ainsi s’appliquer dans une Belgique où fumer concerne un quart de la population, où chaque jour 40 habitants perdent la vie à cause de leur tabagisme et où l’addiction à la “clope” est à l’origine de 300.000 malades.

Discrétion + austérité

Car c’est bien le facteur sanitaire qui a motivé les autorités à se montrer plus sévères. Tout comme c’est bien pour une question de santé publique qu’au 1er janvier 2024 le pays avait fait le choix d’augmenter de 2 euros le prix des paquets de cigarettes.

En pratique dès le printemps prochain, les détaillants belges devront mettre les produits de tabac dans des armoires, tiroirs, conteneurs/récipients fermés au-dessus ou en-dessous du comptoir, derrière des rideaux ou des portes coulissantes ou dissimulés à l’abri de vitres opaques.

Fini aussi l’exposition des produits en vitrine ou entourés de dispositifs lumineux ou sonores visant à attirer l’acheteur. Et, histoire de bien invibiliser cigarettes et autres ustensiles, la loi précise que le lieu de stockage doit être « neutre et sobre (…) sans mention de marque ».

Et gare à qui ne respecterait la formule “discrétion + austérité = réduction des ventes espérée”, des pénalités sont prévues. Il est question de possibles amendes (de 2.000 à 800.000 euros) en passant même jusqu’à des peines d’emprisonnement (d’1 mois à 1 an).

En attendant la date fatidique de cette interdiction d’étalage, déjà certaines enseignes réduisent petit à petit le choix de paquets proposés. Sachant que, côté Grand-Duché, voilà une mesure qui ne devrait certainement pas nuire au business du tabac. Au contraire….

Avec déjà des prix attractifs, le Luxembourg attire de nombreux fumeurs de Belgique (et d’ailleurs). Que ses voisins se montrent plus restrictifs ne peut donc que servir les intérêts de ses bureaux de tabac et stations-services. Et puis, même si régulièrement le ministère de la Santé affirme son intention de lutter activement contre le tabagisme, l’apport fiscal de la vente de cigarettes et tabac dans les caisses publiques freine vite les ardeurs. On parle tout de même d’1 milliard d’euros…

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