Le scandale des moteurs diesel du géant allemand VW franchit une nouvelle étape. Le procès contre l’ancien patron de VW, Martin Winterkorn, a débuté mardi devant le tribunal de Brunswick.

Pour rappel, il y a neuf ans, le constructeur automobile a-t-il été accusé d’avoir manipulé les valeurs d’émission de gaz d’échappement des véhicules à l’aide de logiciels de telle sorte qu’elles semblaient correspondre aux normes. Les modèles concernés n’étaient pas seulement ceux de la marque VW, mais aussi les autres marques du groupe : Audi, Škoda, Seat et Porsche.

Par la suite, le groupe a été poursuivi en justice partout dans le monde. Y compris au Luxembourg. L’organisation de protection des consommateurs ULC a profité de l’ouverture du procès en Allemagne pour rappeler une nouvelle fois ce qu’il en est du procès au Luxembourg.

En effet, une action en justice a débuté en mars 2018, voilà donc plus de six ans. La plainte au Grand-Duché est dirigée contre VW, mais aussi contre l’importateur et les vendeurs des modèles concernés. En l’absence de possibilité d’actions collectives au Luxembourg, quatre membres de l’Union luxembourgeoise des consommateurs avaient saisi le tribunal. Une loi sur les recours collectifs est réclamée depuis des années au Luxembourg. L’accord de coalition du gouvernement actuel contient également un passage à ce sujet. Une loi est en cours de procédure.

Le silence depuis des mois

L’ULC fait savoir que le procès est devenu silencieux depuis le mois de mai. A l’époque, le tribunal aurait été informé par les avocats que leurs conclusions étaient définitives. Depuis, on attendrait que le tribunal rende une ordonnance de clôture et fixe la date des plaidoiries.

Les défenseurs des consommateurs expriment leur incompréhension face à la situation en Europe : « Alors qu’aux Etats-Unis, VW a payé sans tarder de lourdes amendes et indemnités aux acheteurs grugés, l’entreprise continue à priver obstinément les consommateurs en Europe de leurs droits en utilisant toutes les ficelles procédurales non harmonisées ». Ce n’est qu’en Allemagne et en Italie que VW aurait payé des compensations financières pour « mettre un terme » aux actions collectives des associations de consommateurs.

VW conteste que les acheteurs aient subi un dommage. Les défenseurs des consommateurs affirment notamment que les acheteurs n’ont pas reçu le produit pour lequel ils ont payé. Selon les termes de l’ULC, « Si les consommateurs avaient eu connaissance du fait que le véhicule acheté était équipé d’un dispositif invalidant frauduleux, ils ne l’auraient certainement pas acheté sinon payé un prix moindre ». Aux yeux de l’ULC, les défendeurs se sont rendu coupables d’avoir trompés
« gravement le public ».

 

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