Jeux ou investissements en ligne : un clic rarement gagnant
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 24/02/2025 à 12:02
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Désinformation, accès à la pornographie sans guère de contrôle, fishing, harcèlement en ligne, sexting… La liste des “risques & dangers” des nouvelles technologies de l’information étaient déjà longue. Mais depuis quelques temps, c’est aussi au portemonnaie des abonnés web ou mobile que les escrocs s’attaquent. Et pas seulement sous le costume de cette vieille dame prête à vous coucher sur son héritage (moyennant un transfert d’argent) ou ce séduisant correspondant désireux de vous déclarer son amour (si vous lui expédiez de quoi payer son ménage). Non, le online trading prend des habits bien plus “honorables”.
Ainsi, notamment via des messages postés par des influenceur-se-s, les demandes de miser sur des opérations financières soi-disant juteuses se multiplient. Et à l’heure de mesurer les pratiques en ligne, Bee Secure a ainsi eu la surprise de constater que le phénomène était loin d’être marginal parmi les adolescents et jeunes adultes du Grand-Duché.
Ainsi, un quart des 18-30 ans interrogés pour le Radar 2025 de Bee Secure admettaient avoir déjà investi de l’argent dans le trading en ligne. Encore plus préoccupant : la part des 12-17 ans (mineurs donc) ayant cédé à la tentation de dépenser une partie de leur argent de poche en quelques clics est de 12%… 1 ado sur 10 donc.
Vous n’êtes pas un cochon à saigner
Ainsi, au-delà des contenus ludiques, le numérique relaie de plus en plus d’offres permettant a priori de générer des revenus ou des gains. Cela va des jeux de hasard, aux loteries en ligne en passant par des incitations de traders ni référencés, ni recommandables. Sachant qu’une communication, même évoquée avec sérieux, sur la crédibilité d’une cryptomonnaie cache en réalité souvent une arnaque.
Donner crédit à ce type de proposition et valider un dépôt d’argent reste toujours une opération (très) risquée. Confier ses coordonnées bancaires peut ainsi s’avérer catastrophique. Par ailleurs, difficile de savoir où va l’argent et à quoi il sert. Au mieux, il finira dans les poches d’un filou mais au pire il peut enrichir des organisations criminelles ou terroristes. Et ce n’est pas exagéré que de l’affirmer.
La 🚨Helpline de Bee Secure a d’ailleurs déjà été contactée dans le cadre de truanderie vers des “pseudo-portefeuilles”. « Dans la plupart des cas, ces arnaques impliquent des cryptomonnaies, car elles sont difficiles, voire impossibles, à tracer», souligne la plateforme.
Sachant que les victimes qui se signalent au Luxembourg sont le plus souvent tombées dans le piège du Pig butchering (littéralement “l’abattage du cochon”). Pendant des semaines, des mois, un interlocuteur les a couvertes d’amabilités, de propos flatteurs via telegram, Whatsapp et autres plateformes. Juste avant de réclamer de l’argent.
« Parfois, les plus adroits reversent même un bénéfice après ce 1er don. C’est l’engraissage du “cochon”. Alors en confiance, la future victime va leur confier encore plus d’euros… » Et cette fois la somme soutirée est bien plus conséquente et les conséquences plus graves.
Au Grand-Duché, il est aussi possible de se retourner vers la CSSF en cas de doute sur une opération sollicitée d’online trading. Notamment en cas d’interrogation sur la fiabilité d’une banque ou d’un organisme de crédit qui viendrait à vous solliciter par mail, SMS ou vidéo en ligne. La sérieuse Commission de surveillance du secteur financier va alors peut-être vous éviter de faire une grosse (et coûteuse) bêtise !
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