Dis-moi combien tu gagnes, je te dirai ce que tu manges
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 24/01/2025 à 12:01
Des données sur les 672.000 habitants du Luxembourg, le Statec en possèdent des tonnes. Et alors que la question de la montée de pauvreté fait de plus en plus débat dans le pays, ses analystes ont voulu analyser comment les 20% de la population possédant le plus bas niveau de revenu gèrent leur alimentation en comparaison aux 20% des foyers les mieux lotis.
Parfois, les indicateurs n’ont fait que souligner des faits relevant de l’évidence. Du type : les plus riches consacrent un budget plus important aux sorties 👨🍳restaurants. D’autres informations étaient moins évidentes à percevoir a priori. Ainsi, c’est parmi les personnes les plus aisées que l’on trouve le plus d’habitués des 🍟snacks ou des cantines d’entreprise🍽️. Il est vrai que, même apparaissant comme “peu cher”, ces formules peuvent constituer un budget tout de même plus important que le fait-maison, voire la privation de repas…
Par contre, paradoxalement, ce sont bien des consommateurs à faible moyen qui font le plus appel aux 🥡plats à emporter ou livrés🛵.
Discount pour les uns,
pas pour les autres
En fait, les plus grandes distinctions dans l’alimentation entre les deux catégories sociales les plus éloignées portent plutôt sur les lieux d’achat et les produits consommés. Mais là encore certaines idées préconçues sont battues en brèche par l’étude.
Ainsi, les plus modestes vont consacrer une plus grande part de leur budget nourriture dans la viande rouge (🥩7% des dépenses alimentaires contre 5%), pourtant aliment coûteux. Les plus hauts revenus faisant la même chose, à l’inverse, pour s’offrir du poisson🐟. Reste que pour les deux, ce sont bien les postes “fruits & légumes” (plus de 17% du budget alimentation) et “œufs et laitages” (>17%) qui mobilisent le plus d’euros.
Pour préparer les repas, les ménages les plus aisés dépensent une part de leur budget alimentaire « significativement plus élevée » dans des supermarchés : 🛒77% des dépenses en aliments filent ainsi dans les grandes surfaces, contre 60% côté familles modestes. Ces dernières préférant d’avantage se fournir dans les 🏪enseignes discount (y consacrant plus du quart de leurs dépenses alimentaires -27%- quand les plus riches y déboursent juste 7%).
Et ce n’est pas sur les 🧺marchés locaux que les uns et les autres vont aussi ouvrir leur porte-monnaie. Quand les uns (les plus nantis) vont y donner 15% de leur enveloppe alimentation, les moins favorisés n’y consacreront que 10% de leurs achats.
Reste qu’au-delà de ces chiffres, le boom de fréquentation enregistré dans les épiceries sociales ou lors des distributions de repas gratuits montrent bien que la “précarité alimentaire” ne cesse de grandir au Luxembourg. Presqu’autant que l’obésité (de plus en plus liée à une mauvaise nutrition plus qu’à des abus)…
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