« Le salaire n’est pas affolant mais j’adore l’ambiance des bars »
Publié
par
CaptainListe
le 23/10/2013 à 09:10
« Mon travail est simple, je sers les clients toute la journée ». Les mains fermement appuyés sur son comptoir, Damien* balaie les tables du regard et vérifie si tout le monde est servi. « Ça fait huit ans que je m’occupe de ce café, j’ai toujours travaillé au Luxembourg. Les tarifs sont un peu plus chers qu’à la frontière, c’est normal car Luxembourg-ville est une capitale. Un Coca coûte environ 2,30 euros, le demi est entre 2,50 euros et 4 euros selon la bière. C’est pas non plus Paris ».
Au milieu du raclement des verres et du bruissement des conversations, le barman hausse un peu la voix pour définir ses clients. « Ils ont leurs habitudes. Les gens prennent leur café le matin le matin en lisant leur journal ou prennent un verre en milieu d’après-midi pour se détendre. Je n’ai jamais de problème de bagarre ou de prise de tête entre les clients. Il y en a qui repartent un peu éméchés certains soirs mais je n’ai jamais eu d’accident ou d’ennui. Les gars sont en général super sympas et vraiment chaleureux, peu importe leur nationalité ».
Passer d’une langue à l’autre
D’origine française et luxembourgeoise, Damien habite en Moselle, à Bertrange. Comme beaucoup d’étrangers fréquentent son établissement, il doit jongler entre plusieurs langues. « Je n’ai pas de problème ni avec le français ni avec le luxembourgeois, ce sont mes langues maternelles. J’ai un peu de clients allemands, comme la langue ressemble au luxembourgeois, je n’ai pas de soucis non plus. Par contre pour l’anglais c’est encore moyen et je suis des fois un peu perdu. C’est toujours très gênant quand tu dois t’occuper d’un client et que les deux ne se comprennent pas. Je ne me prends qu’à moi-même et j’apprends petit à petit ».
Le parcours scolaire du gérant ne le disposait pas à gérer un bistrot. C’est avant tout l’envie qui l’a poussé à tenir un débit de boissons. « J’ai fait un CCM (Certificat de Capacité Manuelle) peintre et bâtiment. Mais le métier de barman m’intéressait déjà depuis longtemps, j’ai toujours voulu faire ça. J’ai commencé par être serveur à droite à gauche pour gagner ma vie, cette première expérience m’a beaucoup servi pour la suite. Après, Des amis m’ont permis d’avoir ce poste ».
« Ce qui compte le plus, c’est le contact humain »
Toujours empressé à servir de nouvelles bières, le célibataire affirme que sa paye n’est pas sa première préoccupation. « Le salaire n’est pas énorme par rapport au boulot abattu. Mon contrat de travail est un CDI, je suis à la fois serveur et gérant du bar et je touche entre 1800 et 1900 euros par mois.. Mais ce qui compte le plus, c’est le contact humain. J’adore ces milieux où les gens se laissent aller, respirent en dehors de leur boulot. Je retransmets des matchs de foot dans le bar et les clients peuvent également faire des paris. Tu les vois sourire, s’énerver, sauter de joie. C’est vraiment une ambiance que j’adore ».
Damien compte rester barman toute sa vie et ne se préoccupe pas des bars alentour. Selon lui, les cafés ne rivalisent pas entre eux. « Il n’y a pas de concurrence ici, ça n’existe pas. On a nos propres clients, des habitués qui viennent depuis quelques mois voire quelques années pour certains. Tous les bars du centre-gare fonctionnent ainsi, les gens ont leurs préférences, peuvent changer un peu d’endroit mais finissent toujours par revenir là où ils se sentent le mieux ».
*ndlr : le prénom a été modifié
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