A la suite d’une rupture, Elen a dû commencer à travailler pour élever seule ses trois enfants. Âgée de 35 ans, elle a intégré une agence d’intérim pour gagner sa vie. « Je suis agent d’entretien à mi-temps, pour une boite d’intérim. J’ai commencé en juillet 2013, ça fait seulement trois mois. Lorsque j’étais encore en couple, je ne travaillais pas, on ne vivait que sur le salaire de mon ex-conjoint. Même si j’ai eu récemment des périodes difficiles, j’ai eu le plaisir d’être à la maison pour être près de mes enfants. Quand tu en élèves trois, c’est mieux de rester à la maison quand ils sont tout jeunes ».

Elle s’en sort grâce aux prestations familiales luxembourgeoises

La récente célibataire et ses trois enfants sont à l’abri du besoin en bénéficiant des prestations familiales luxembourgeoises « Mes trois enfants sont âgés de 6 à 14 ans et sont encore à ma charge. Je dois encore m’en occuper pour quelques années. Je gagne environ 811 euros par mois. En France, financièrement ce serait insuffisant mais j’ai la chance d’être frontalière. Les prestations familiales sont beaucoup plus élevées. Avec mes trois enfants, je touche environ 1000 euros par mois. Beaucoup de frontaliers sont dans mon cas et travailler au Luxembourg est vraiment une aubaine avec l’aide des prestations familiales ».

Combiner travail et famille

Résidant en France, à Thionville, Elen travaille 20 heures par semaine pour avoir le temps de s’occuper de ses enfants. « Comme je change d’endroit une ou deux fois par mois, je prends soit les bus frontaliers soit mon véhicule personnel. Mes horaires peuvent varier, je travaille quatre heures par jour soit en matinée, l’après-midi et parfois en début de soirée à la fermeture des bureaux. A mi-temps, ce n’est pas très compliqué pour organiser vie professionnelle et vie de famille. Je pense que pour des horaires de huit heures par jour, c’est plus contraignant mais je compte quand même passer à plein temps par la suite ».

« Il y a un respect avant tout »

Titulaire d’un BEP secrétariat, la trentenaire a sauté sur la première opportunité pour percevoir un salaire, vital à sa situation actuelle. « Pour l’instant je ne peux pas viser plus haut, je n’ai pas pu faire d’étude car je suis devenue maman très jeune, à mes 20 ans ». Elen garde le sourire lorsqu’elle explique ses conditions de travail. « Ça fonctionne par missions, qui durent entre deux semaines et un mois. Il y en a en abondance dans les boîtes d’intérim. Les tâches ménagères fonctionnent toujours sur le même principe. Je change de lieux de travail régulièrement mais j’ai toujours un bon accueil. Comme je remplace souvent des personnes parties en congé, ce n’est jamais évident pour l’employeur, il y a une appréhension des deux côtés. Mais ils sont vraiment super sympas, il y a un respect avant tout ».

Si la frontalière est entrée dans le monde du travail tardivement, elle nourrit des projets pour la suite. « J’ai d’autres ambitions pour quand mes enfants seront plus grands. Je compte reprendre les études ou suivre une formation à domicile dans la décoration d’intérieure. Pour le moment c’est impossible au niveau du temps et du budget car c’est assez onéreux. Je ne me complique pas la vie tant que mes enfants sont assez jeunes. Je fais en fonction d’eux pour l’instant, après, je pourrai penser un peu à moi ».